Le constat

La politique étrangère de la France ne doit poursuivre qu’un seul objectif, la défense de l’intérêt supérieur de la nation : c’est à dire de sa sécurité, de ses alliances, de ses débouchés et approvisionnements et de sa vision du monde, fondée sur des principes et valeurs universels qui l’ont toujours guidée au fil de son histoire. « Il y a un pacte vingt fois séculaire entre la grandeur de la France et la liberté du monde » affirmait à bon droit le général de Gau

La « grandeur » signifie tout simplement l’indépendance nationale, la capacité à mieux l’assurer à travers nos relations avec les autres pays et notre action pour notre rayonnement politique, économique et culturel. C’est aussi notre capacité à promouvoir la paix, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et la diversité culturelle et linguistique, que porte en elle-même la Francophonie, riche de fantastiques promesses.

Le général de Gaulle, visionnaire, avait anticipé le monde multipolaire dans lequel nous vivons et où nous pourrions prospérer si nous adoptions une politique étrangère ambitieuse et réaliste. Mais la France s’est trop souvent égarée ces dernières années en suivant une ligne inspirée par les Etats-Unis et l’Union européenne alignée sur son protecteur, qui l’a éloignée de ses intérêts propres.

En effet la France ne peut souscrire à une vision stratégique germano-européenne étriquée, contradictoire avec son histoire et la réalité de sa présence sur les cinq continents – plus de 11 millions de km² sur les deux hémisphères, avec 500 îles sur tous les océans. Aujourd’hui, au lieu d’assumer notre rang et de défendre pied à pied nos intérêts, nous laissons la Chine nous écraser de son poids économique, les Etats-Unis piller nos fleurons industriels et nos technologies. Même face à une puissance régionale agressive comme la Turquie, nous faisons preuve de pusillanimité au lieu de faire front pour défendre nos alliés face aux dangereuses ambitions néo-ottomanes du président Erdogan.

A force de s’habituer à voir notre pays comme la simple extrémité occidentale de la masse eurasiatique, enfermé dans un isthme étroit, nos dirigeants ont commis une erreur grossière : ils omettent sa vocation proprement mondiale, avec laquelle nous avons plus que jamais le devoir de renouer. La France est grande quand elle est indépendante et c’est en articulant une vision claire de nos intérêts avec une diplomatie volontariste et une politique de défense déterminée que nous assurerons le maintien de son rang de puissance.

Oui, il est temps en conséquence de renouer avec une politique étrangère d’ambition universelle, qui prenne enfin toute la mesure de ses possibilités, qui relève le défi du continent africain si proche de nous et qui sache tirer le meilleur parti d’une Francophonie prometteuse, comme de la richesse que représentent les centaines de milliers de Français de l’étranger.

Il s’agit ainsi de rebâtir une diplomatie nationale digne de ce nom, déclinée dans les différentes régions du monde et adossée au rayonnement de notre langue comme à la présence à l’étranger d’une communauté française qui mérite d’être mieux soutenue.


Nos priorités

  • Retrouver une politique étrangère indépendante qui sert les seuls intérêts du pays.
  • Reconstruire une Europe des nations de l’Atlantique à l’Oural sur la base de notre projet alternatif confédéral (voir la partie Affaires européennes) et bâtir avec la Russie un partenariat équilibré car nos intérêts sont communs et nos atouts sont complémentaires.
  • Soutenir et développer à grande échelle la francophonie, levier de l’influence française.
  • Proposer une loi renforcée de protection du français (sur le modèle de l’ancienne loi Toubon), et la faire appliquer en instituant un véritable « droit au français », notamment dans les entreprises.
  • Gagner la guerre contre les mouvements terroristes islamiques, coopérer avec les Etats qui suivent le même objectif et protéger les Chrétiens d’Orient.
  • Mieux reconnaître et défendre les droits de nos compatriotes vivant à l’étranger

Nos 30 mesures

Doter la France d’une diplomatie indépendante au service d’une certaine idée de la France

  1. Retrouver une politique étrangère indépendante qui sert les seuls intérêts du pays.
  2. Reconstruire une Europe des nations de l’Atlantique à l’Oural sur la base de notre projet alternatif confédéral (voir la partie Affaires européennes) et bâtir avec la Russie un partenariat équilibré car nos intérêts sont communs et nos atouts sont complémentaires.
  3. Soutenir et développer à grande échelle la francophonie, levier de l’influence française
  4. Réaffirmer le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et le respect du multilatéralisme pour relever les défis globaux.
  5. Affirmer notre outil diplomatique en mettant fin aux démantèlement amorcé par le ministère des finances et assurer aux ministères des Affaires étrangères les moyens nécessaires pour conduire une diplomatie active, tant politique qu’économique. Cet effort sera complémentaire avec les investissements consentis dans l’outil de défense (voir le volet Défense du projet).
  6. Sortir de nouveau du commandement intégré de l’OTAN (voir le volet Défense du projet).
  7. Faire face avec détermination, y compris par des mesures de réassurance militaires majeures, aux agressions turques qui visent nos alliés (Grèce, Chypre…) et qui constituent une grave menace à la stabilité en Méditerranée orientale.
  8. Gagner la guerre contre les mouvements terroristes islamiques,coopérer avec les Etats qui suivent le même objectif (réouverture de notre ambassade à Damas) et protéger les Chrétiens d’Orient.
  9. Donner du poids à l’Union Méditerranéenne entre les pays francophones (France, Liban, Maroc, Algérie, Tunisie), latins (Espagne, Italie) et francophiles (Malte, Croatie, Grèce, Egypte) afin de réaliser une politique de co-développement et de régler les problèmes de navigation internationale, de transit énergétique, de gestion des ressources halieutiques, de pollution chimique, de flux migratoires et de commerces et trafics illicites.
  10. Lancer un grand partenariat avec l’Afrique
    • Sortir de l’impasse de la repentance et de la culpabilisation postcoloniale par un dialogue franc permettant de régler les questions passées pour aller de l’avant et défendre nos intérêts communs.
    • Renforcer notre coopération avec les pays africains avec détermination afin de favoriser le développement de la région et d’éviter l’explosion des flux migratoires dans les prochaines décennies.
    • Mieux soutenir les pays amis de la bande sahélienne confrontés au terrorisme islamique. Notre propre sécurité est liée à la sécurité, au développement, et à l’État de droit dans ces pays.
    • Identifier et soutenir des femmes militantes pour la question des droits des femmes.
    • Renforcer les partenariats entre les universités africaines en lien avec les Universités françaises et les Centres français de recherche sur place (IRD, CIRAD…).
  11. Œuvrer à un accord de paix durable entre Israël et les Palestiniens.
  12. Affirmer la présence française dans la zone Asie Pacifique face à la montée en puissance chinoise et développer notre coopération avec l’Inde et l’Indonésie de façon à soutenir l’équilibre régional.
    • Développer notre coopération économique et stratégique avec l’Inde et l’Indonésie dans un objectif d’équilibre régional, dans la continuité des partenariats stratégiques établis avec ces deux pays ces dernières années.
    • Adopter une posture stratégique vigilante et ferme quant aux risques régionaux et globaux que pourraient générer les tentations hégémoniques de la Chine
    • Développer, dans le cadre de la francophonie, la coopération avec le Vietnam, le Cambodge et le Laos.
  13. Les Amériques
    • Donner la priorité au renforcement des liens avec nos parents et amis du Québec (francophonie, culture, économie…).
    • Bâtir une relation de franchise et de respect réciproque avec les Etats-Unis.Multiplier les partenariats bilatéraux avec les pays d’Amérique latine et bâtir une nouvelle vision stratégique et mondiale autour d’alliances politiques avec des pays comme le Brésil ou le Mexique et se souvenir que la France, de par ses frontières maritimes, est un pays monde et pas seulement un hexagone européen.

Soutenir et développer à grande échelle la francophonie, levier de l’influence française.

Atout majeur pour la puissance française, la langue française est présente sur tous les continents avec 300 millions de locuteurs et contribue au rayonnement diplomatique de notre pays. L’organisation internationale de la francophonie (OIF) n’est cependant pas assez considérée comme une priorité par la diplomatie française à l’heure actuelle. En faisant du développement et de la protection de la langue française un axe de notre politique, en France comme dans le monde, nous nous assurerons de resserrer nos liens politiques avec les Etats qui ont le Français en partage pour faire face ensemble aux défis de demain et de demeurer un pôle culturel majeur à l’échelle mondiale.

Pour le français en France

  1. Remettre à sa due place, première et prioritaire, la langue française dans les écoles maternelles, primaires, secondaires et professionnelles
    • En accroissant sensiblement les horaires d’étude, les niveaux de formation des maîtres et d’exigence de qualité, l’efficacité de méthodes éprouvées d’apprentissage.
  2. Imposer une part importante en français dans toutes les formations diplômantes des universités et grandes écoles françaises.
  3. Proposer une loi renforcée de protection du français
    • (Sur le modèle de l’ancienne loi Toubon), et la faire appliquer en instituant un véritable « droit au français », notamment dans les entreprises.
  4. Accroître sensiblement les aides publiques aux institutions officielles et associations chargées de développer les productions terminologiques et les traductions.
  5. Promouvoir la communication scientifique en français : ne subventionner aucun colloque se tenant en France qui exclurait le français.
  6. Veiller au rétablissement de la diversité réelle des langues étrangères enseignées et offertes dans le concours d’accès à la fonction et aux services publics.
  7. Enjoindre aux administrations publiques de ne pas traiter les documents de travail reçus uniquement en langue étrangère, et de ne répondre qu’en français.
  8. Exiger des organismes publics de contrôle des médias et de la publicité un respect strict et assorti de sanctions réelles, de la Constitution et des lois et règlements pertinents.
  9. Imposer un niveau suffisant, officiellement attesté (à l’identique du TOEFL américain) de connaissance du français à l’entrée des candidats étrangers à l’immigration légale

 Pour l’action culturelle française hors de France

  1. Dans tous les pays qui ont une vocation mondiale, la langue est un outil d’influence or la France restreint ses crédits alors que les autres les augmentent ; aussi il convient d’accroître le niveau de financement de cette action culturelle.
    • (écoles et lycées ; filières universitaires ; instituts et centres de langue et de culture, de recherche et de soins, Alliances françaises et importantes O.N.G aux buts analogues).
  2. Concentrer l’aide française au développement sur les pays francophones et francisant.
    • notamment d’Afrique et accroître ses moyens en mettant fin au gaspillage d’influence que constitue l’aide multilatérale financée par la France mais gérée par l’Union européenne.
  3. Soutenir la diffusion des produits culturels français à l’étranger.
  4. Renforcer les partenariats entre RFI, France 24 et TV5 Monde) pour créer un grand média de la francophonie qui ferait résonner la culture française sur les satellites du monde entier.
  5. Tisser des liens et soutenir les structures qui se battent pour promouvoir la francophonie, en relation avec nos centres de recherches (Pasteur, IRD, CIRAD…), particulièrement en Afrique (à Dakar ou Tunis par exemple).
  6. Maintenir nos efforts, au sein des organisations internationales (ONU, OMC, UNESCO)
    • pour défendre l’exception culturelle française, qui protège le secteur culturel d’un libre-échange qui serait dévastateur.

 Pour la Francophonie institutionnelle mondiale

  1. Faire respecter avec intransigeance le statut du français langue officielle et de travail dans diverses institutions internationales, européennes au premier chef – plus encore depuis le Brexit.
  2. Renforcer les coopérations entre pays francophones dans les secteurs de demain : éducation supérieure, nouvelles technologies, notamment le numérique, transition énergétique.

 Pour la Francophonie vivante véhiculée par les Français de l’étranger

  1. Mieux reconnaître et défendre les droits de nos compatriotes vivant à l’étranger (voir le chapitre Français de l’étranger).