Selon les données publiées le 31 janvier par le service de statistique du Ministère de l’Intérieur, dans la continuité des tendances observées avant la crise sanitaire, les faits de violences étaient en hausse en 2022 (homicides + 8%, coups et blessures sur personnes de plus de 15 ans + 15%, violences contre les élus + 32%, contre les médecins + 23%, intrafamiliales + 17%, sexuelles +11%). On estime par ailleurs que 6 % des élèves sont victimes de harcèlement scolaire.
Quand la violence se banalise, les fondements de notre société sont ébranlés. Qu’importe que le terme décivilisation ait été utilisé par des personnes dont certains trouvent matière à discuter la pensée. Il permet de désigner une réalité. Focaliser l’attention sur des querelles sémantiques, le caractère opportun d’utiliser ce mot (de même que celui de fantasme pour qualifier le sentiment d’insécurité) évite de s’interroger sur les causes et les solutions. N’est-ce pas l’intérêt d’avoir utilisé ce terme ? ne pas se pencher sur les conséquences de décisions prises ces dernières années. Pourtant, en évoquant la nécessité de travailler en profondeur pour contrer cette évolution, alors qu’il est à la tête du pays depuis 6 ans, ne reconnaît -il pas l’échec des politiques qu’il a menées?
En quittant il y a 5 ans les fonctions de ministre de l’intérieur, Gérard Collomb mettait en garde face aux risques de dégradation d’une situation déjà complexe. Qu’est ce qui a été fait depuis ?
Anti-institutionnelles, moyens de résolutions de conflits, de défense de ce que l’on estime être son dû, utilisées au nom d’une cause, gratuites… Chaque type de violences nécessite des réponses spécifiques. Ainsi, agir pour éviter le recours à la violence lors de conflits entre individus, impliquerait (entre autres) de faire accepter :
-le recours à la négociation ou à des tiers (tribunaux/médiation) pour assurer la défense d’intérêts personnels. Il appartient à notre système éducatif de former les futurs citoyens au respect de ces principes du vivre ensemble. Mais les conditions de fonctionnement de celui-ci ne cessent de se déliter,
-de patienter (souvent des mois) en attendant le résultat d’une enquête ou la décision d’un tribunal.
Pour améliorer le fonctionnement des forces de l’ordre et des services de justice, les chantiers se succèdent (concertations pour la mise en œuvre en 2017 de la ”police de sécurité du quotidien” et de la ”modernisation de la justice du 21e siècle”, puis pour la rédaction du livre blanc de la sécurité en 2020, suivies du “Beauveau de la sécurité” en 2021 et des États généraux de la justice l’an passé) avec globalement les mêmes constats, les mêmes propositions et dans l’attente de l’éventuelle mise en œuvre de celles-ci, des effets d’annonce, comme la création prochaine de 200 brigades de gendarmerie (après en avoir supprimé 500 durant la décennie précédente).Il s’avère qu’un tiers ne seront que des brigades mobiles (quelques heures hebdomadaires de permanence assurées, dans des locaux dédiés, par des militaires d’unités déjà existantes).
Moyens matériels et juridiques nécessaires pour lutter contre la délinquance, éviter les récidives et garantir les droits des victimes … avec Nicolas DUPONT-AIGNAN, nous avions fait des propositions concrètes.
Oui il serait temps de travailler réellement en profondeur pour contrer les phénomènes de violences et assurer la sécurité de chacun.