Si la France exporte chaque année ses chevaux dans de nombreux pays tels que le Japon afin d’y être engraissés et abattus, elle importe paradoxalement des équidés venant d’Australie, d’Argentine, Brésil, et d’Amérique latine. En effet, environ 9 000 tonnes de viande chevaline par an sont consommées en France. De nombreuses associations dénoncent les conditions de vie et d’abattage de ces animaux en provenance de ces pays et souhaitent alerter les pouvoirs publics sur ces actes de cruauté en demandant à l’Union Européenne une interdiction de ces importations au nom du bien-être animal.
En effet, trop souvent, les chevaux sont affamés, déshydratés, battus, (certains présentent de nombreuses plaies et des fractures ouvertes !) et vivent dans des conditions qui sont indignes et dépassent l’entendement. Les conditions d’abattage sont, quant à elles, abominables : les animaux subissent des actes de torture, sont égorgés alors qu’ils sont encore conscients. L’association WELFARM a filmé en caméra cachée des images insoutenables. Face à ce constat, l’Union Européenne avait interdit en 2015 l’importation de viande chevaline en provenance du Mexique et du Brésil. C’est cette même année que le label « Respectful life » avait été créé par la FEBEV (Fédération belge de la viande) afin d’améliorer le bien-être animal. Ce label s’est révélé être un échec, car la plupart des abattoirs dans lesquels étaient effectués les audits étaient préalablement prévenus ! Concernant la chaîne de distribution en France, certains de ces produits importés ne mentionnent que le lieu de l’emballage « élaboré en France » et pas l’origine de la viande ! La traçabilité et la transparence sont donc tout simplement difficiles à réaliser, voire inexistantes[1].
En France, comment est réalisée la traçabilité de la viande chevaline ?
Les équidés sont identifiés individuellement par une puce électronique. Par ailleurs, tous les traitements médicamenteux que reçoivent les animaux sont notés dans le dossier d’identification. Cette mesure est très importante pour la traçabilité. En effet, les médicaments vétérinaires administrés aux chevaux pour de la consommation humaine sont soumis à une réglementation stricte qui permet d’assurer l’absence de résidus médicamenteux dans les denrées. Ce qui n’est pas toujours le cas pour les chevaux importés des pays d’Amérique du Sud, Brésil, Argentine… Il convient aussi de noter qu’en cas d’absence de document d’identification, les équidés sont exclus de la chaîne d’abattage. Il y a donc deux poids, deux mesures.
Quelle est la posture de Debout la France au sujet de la consommation de viande chevaline ?
Le 29 mars 2018, Debout la France avait rédigé une proposition de loi[2] visant à modifier le statut juridique du cheval en le faisant passer d’animal de rente à animal de compagnie, l’objectif étant d’interdire l’hippophagie.
Avec Debout la France et Nicolas Dupont-Aignan, nous demandons à l’Union Européenne d’interdire toutes les importations de viande chevaline issues de ces pays, et ce, au nom du bien-être animal.
Par ailleurs, Debout la France requière, en attendant que cette interdiction soit approuvée et appliquée, que la transparence et la traçabilité de la viande chevaline importée soient appliquées afin que le consommateur soit informé de l’origine du produit.
Carole PELLISSON
Déléguée nationale au bien-être animal
[1] Source : https://www.la-viande.fr (traçabilité de la viande)
[2] Proposition de loi n°828 de Debout la France visant à modifier le statut juridique du cheval