Depuis sa prise de fonction, François Hollande nous parle d'effort juste et d'équilibre budgétaire. Pourtant son gouvernement vient de faire voter une enveloppe supplémentaire de près d'1 milliard d'euros pour le budget de l'Union européenne. Au total la France va débourser 20,5 milliards d'euros pour l'Union européenne en 2013, soit une augmentation de 7% par rapport en 2012.
Ce nouveau chèque fait à la technocratie bruxelloise illustre le sens des priorités du gouvernement. Plutôt que de financer les grands projets d'avenir ou investir pour relancer l'économie, François Hollande préfère donner des gages à MM. Barroso et Van Rompuy. Alors que ces technocrates de Bruxelles ne créent aucune richesse et sont en grande partie responsables de la crise de la zone euro, les contribuables français vont devoir leur faire un chèque de plus de 20 milliards d'euros.
La Commission européenne est la première à donner des leçons de morale aux pays membres sur la gestion de leurs finances. Et aujourd'hui c'est elle qui se tourne vers les peuples d'Europe pour financer son dérapage budgétaire. Ça ne manque pas de culot !
Depuis le début de la crise, l'Union européenne a montré son incapacité à ramener la croissance et réduire le chômage. Pourtant, la France continue à la financer et même à augmenter le montant des enveloppes qui lui sont allouées. Cela va même plus loin. Les bureaucrates de Bruxelles et Francfort viennent d'obtenir que les pays leur confient la surveillance des banques européennes au travers d'une supervision bancaire européenne. Une fois encore, les gouvernements transfèrent des pouvoirs à des autorités non-élues sur lesquelles les peuples ne vont avoir aucun contrôle.
Depuis le début de la crise, les États accordent des milliards d'euros aux banques avec l'argent des contribuables. Mais les gouvernements, démocratiquement élus, avaient jusqu'alors un droit de regard et devaient donner leur accord pour prêter de l'argent à une banque en difficulté. Avec cet accord sur la supervision bancaire, la BCE court-circuite les gouvernements puisque c'est directement elle qui décidera du sauvetage d'une banque. Elle se passera de l'avis des peuples et c'est pourtant avec l'impôt des contribuables français, allemands, italiens, espagnols, belges… qu'elle financera les sauvetages des banques concernées.
C'est quand même unique au monde. Les instances de l'Union européenne, à Bruxelles comme à Francfort, ont montré leur inutilité et même leur nocivité. Pourtant on leur donne toujours plus d'argent pour son fonctionnement et on augmente leurs pouvoirs. On connaissait la prime au mérite, les technocrates bruxellois viennent d'inventer la prime à l’incompétence. A la fin ce sont toujours les mêmes qui payent l'addition : les peuples d'Europe.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République