Le 16 janvier 2025, le Sénat a rejeté un amendement gouvernemental visant à réduire de 34 millions d’euros supplémentaires le budget alloué au sport. Cette décision intervient alors que le gouvernement prévoit une baisse massive de 391 millions d’euros du budget du ministère des Sports. Une contradiction flagrante quand on sait que ce budget ne représente déjà que 0,2 % de l’ensemble du budget de l’État français. Une proportion dérisoire qui reflète un manque de considération structurelle pour le sport et ses multiples impacts positifs sur la société.
Une image médiatique éloignée de la réalité :
Emmanuel Macron s’est souvent affiché comme un fervent supporter du sport français. Lors de la Coupe du monde 2022, il a consolé Kylian Mbappé après la défaite en finale, un geste repris par les médias du monde entier. Aux Jeux olympiques de Paris 2024, il a célébré avec ferveur la médaille d’or de Teddy Riner, sautant dans ses bras pour une photo historique. Cependant, derrière ces moments symboliques se cache une réalité beaucoup plus sombre : son gouvernement continue de réduire les financements alloués au sport, sauf lorsque celui-ci peut être utilisé à des fins médiatiques ou politiques. Le sport a également été instrumentalisé, notamment lorsque des footballeurs ont été sollicités pour influencer les votes législatifs ou promouvoir les campagnes d’injection massive contre la COVID-19. Ces exemples révèlent une tendance à considérer le sport comme un outil de communication ponctuel, plutôt que comme un levier essentiel de politique publique.
Un budget dérisoire, des conséquences désastreuses
Avec 0,2 % du budget total de l’État, le ministère des Sports est l’un des moins bien dotés. Pourtant, les conséquences de cette négligence se font sentir dans de nombreux domaines :
- Santé publique :
Le sport est un outil majeur pour prévenir les maladies physiques telles que l’obésité, les pathologies cardiovasculaires et le diabète, mais son rôle sur la santé mentale est tout aussi essentiel. L’activité physique est scientifiquement reconnue pour réduire le stress, l’anxiété et la dépression. Elle favorise la production d’endorphines, contribuant ainsi à une meilleure humeur et à une plus grande résilience psychologique. Dans un contexte où les troubles de santé mentale augmentent, en particulier chez les jeunes et les travailleurs, la réduction des moyens alloués au sport limite l’accès à des activités physiques qui pourraient agir comme des solutions préventives et thérapeutiques. Cette carence est susceptible d’aggraver la crise de santé mentale et de peser encore plus lourdement sur le système de soins.
- Forces de sécurité et de secours :
Les policiers, pompiers et militaires nécessitent un entraînement physique constant pour être pleinement opérationnels. Des coupes budgétaires dans les programmes sportifs affecteraient directement leur préparation, compromettant leur efficacité sur le terrain et la sécurité des citoyens.
- Cohésion sociale :
Le sport est un vecteur essentiel de mixité et d’inclusion, en particulier dans les quartiers défavorisés. Les réductions de budget frappent en premier les associations sportives locales, réduisant les opportunités pour les jeunes de trouver un espace de développement personnel et d’épanouissement collectif.
- Accompagnement des talents sportifs :
Les jeunes prodiges comme Teddy Riner ou Florent Manaudou sont souvent les produits d’un système d’accompagnement exigeant. Mais cet accompagnement s’érode à mesure que les budgets diminuent, mettant en péril l’émergence de nouveaux talents et le rayonnement de la France sur la scène sportive internationale.
L’avertissement des sportifs
Des voix s’élèvent dans le monde sportif pour dénoncer cette situation. Florent Manaudou, champion olympique de natation, a récemment déclaré que « la France n’est pas un pays de sport », soulignant le manque criant de soutien et d’ambition. Cette déclaration a suscité une vague de soutien, révélant un malaise partagé par de nombreux acteurs du sport français.
Un investissement essentiel pour l’avenir
Alors que le budget des sports ne représente que 0,2 % des dépenses totales de l’État, il est évident que le problème n’est pas une question de moyens financiers, mais de priorités. Le sport est un investissement à long terme qui contribue à la santé physique et mentale, à la sécurité, à la cohésion sociale et au prestige international de la France.
Si le gouvernement veut réellement défendre les valeurs qu’il affiche lors des grands événements sportifs, il est temps de traduire ces gestes symboliques en actes concrets. Maintenir et augmenter les financements du sport est une nécessité absolue pour bâtir une société en meilleure santé, plus unie et compétitive sur la scène mondiale. Ne pas le faire, c’est sacrifier l’avenir du sport français sur l’autel de l’austérité.