Le 18 février 2021,
Le 20 janvier 2021, les étudiants ont manifesté pour que le pouvoir en place entende le cri de désespoir de cette génération sacrifiée. En effet, depuis le début de cette pandémie, ils sont cette génération désenchantée, désabusée qui n’a connu que fermeture d’université, difficultés financières et désocialisation. Cela fait presque un an que nos étudiants sont livrés à eux même malgré l’implication du corps enseignant. Et aujourd’hui, même si certains ont retrouvé les bancs de l’université, il y a encore trop peu d’étudiants en présentiel. Ils ont l’impression qu’ils sont les oubliés de cette crise sanitaire et transparents aux yeux de leur « ministre fantôme » sobriquet qui lui a été donné.
Cette situation est ressentie comme injuste et difficile à vivre, ils sont « empêtrés dans leur quotidien et sans avenir ». Ils racontent leur isolement avec un taux de décrochage qui augmente avec les cours en distanciel. Dans certaines facs, le taux de connexion aux cours à distance est passé de 70% à 30%. Ils sont dans une précarité matérielle, faute de jobs étudiants suffisants sur le marché, et vivent un isolement anxiogène avec parfois comme seule sortie « le resto du cœur ou la banque alimentaire ». De nombreux témoignages et une enquête Ipsos du 28 janvier montrent que 40 % des jeunes font état d’un trouble anxieux généralisé et que 30% avouent avoir déjà eu des idées suicidaires ou songé à se mutiler.
Aujourd’hui, les restaurants universitaires ouvrent ou sont en train d’ouvrir avec un protocole strict et c’est très bien, de même que des tests seront possibles sur les campus c’est peut-être une lueur d’espoir pour cette génération d’étudiants Covid-19.
A Debout La France, notre Président avait préconisé, dès janvier, l’ouverture des universités et des Crous, afin que nos étudiants puissent retrouver une vie sociale et manger correctement dans le respect des gestes barrières.
Différents sondages, rapport parlementaire, étude ont montré qu’avoir 20 ans entre 2019 et 2021 n’est pas un long fleuve tranquille et que la situation s’est bien dégradée. Ce constat est d’ailleurs le triste reflet des nombreux témoignages publiés par les jeunes étudiants de l’Université de Lyon (disponibles en cliquant ICI).
Ainsi, du fait de la crise de la Covid : 8 jeunes sur 10 subissent “des préjudices importants”, ” c’est bien triste d’avoir 20 ans dans les années 2020“, constat partagé par l’ensemble des Français.
Un rapport parlementaire dirigé par Marie-George BUFFET (PCF) et Sandrine MÖRCH (LREM) a montré qu’un jeune sur six a arrêté ses études et qu’un tiers des jeunes a renoncé à se faire soigner au moins une fois, même si ce renoncement n’est pas nouveau.
Les derniers chiffres du chômage publiés début janvier ont montré que 21,8% des jeunes de 18 à 25 ans étaient au chômage : c’est une augmentation de 16 % en un an avec en plus une précarité plus grande car beaucoup de CDD.
Cette situation compliquée a conduit aussi à une progression de l’addiction au tabac, à l’alcool et à la consommation de drogues. Et plus du tiers des jeunes a soit consulté un psychiatre ou psychologue, soit envisagé de le faire.
Pendant le premier confinement, un service d’aide gratuite en ligne, assuré par les étudiants pour répondre aux appels de détresse et de solitude d’autres étudiants, a vu une augmentation de 40 %.
Il est grand temps de prendre à bras le corps cette jeunesse qui vit non pas ses plus belles années de sa vie, mais une situation cauchemardesque.
C’est pourquoi, afin de venir en aide à ces jeunes étudiants, Debout la France et Debout les Jeunes proposent de :
1/ Poursuivre la réouverture partielle des Universités pour les étudiants volontaires, en priorisant les places disponibles pour les élèves en première et deuxième année de licence, qui sont les plus susceptibles de décrocher. Nos étudiants doivent retrouver le précieux lien social que leur offrent nos édifices universitaires ! A cet égard, des campagnes de tests PCR doivent être réalisées régulièrement auprès des étudiants.
2/ Prendre en charge les loyers étudiants par l’Etat pour les jeunes occupant un logement dans une résidence universitaire. Avec les confinements successifs et les Universités fermées, ces chambres se sont trouvées être de véritables gouffres financiers. Les loyers se succédaient tandis que de nombreux étudiants n’occupaient jamais leur logement étudiant !
3/ Créer un contrat de « travail universel » 18-25 ans pour pallier la disparition des emplois étudiants tout en créant une insertion professionnelle, avec des tâches réalisées auprès des collectivités : aides aux hôpitaux, en mairie, etc. La durée de travail de son titulaire serait variable entre 7 et 21 heures par semaine, payées au SMIC horaire, avec possibilité d’adapter les créneaux horaires au calendrier estudiantin. Nos jeunes pourraient alors échapper à la pauvreté qui les guette, tout en sortant de l’isolement social. Il s’agit de mettre en œuvre ces contrats de toute urgence pour créer 100.000 emplois « travail universel » avant la fin de l’hiver. Ce principe pourra être étendu à moyen-terme à l’ensemble des titulaires du RSA ou chômeurs de longue date sur des contrats de plus longue durée.
4/ Exonérer les entreprises de toutes cotisations sociales sur les emplois étudiants – au-delà de la gratification minimale pour les stages – et sur tous les emplois de jeunes actifs (moins de 25 ans).
5/ Financer le permis de conduire de nos jeunes contre un travail au profit de la collectivité. C’est ce qu’a fait Nicolas DUPONT-AIGNAN dans sa ville à Yerres, et qui serait d’autant plus adapté que le permis de conduire est un prérequis pour une bonne insertion professionnelle et sociale, que beaucoup de jeunes ne pourraient se financer compte tenu de la crise sanitaire.
6/ Massifier les réductions étudiantes dans les commerces alimentaires de proximité pour sauver nos jeunes de la précarité financière et alimentaire tout en aidant nos petits commerces !
7/ Adapter les logiciels de cours en ligne aux besoins des étudiants, en faisant appel à de nouveaux fournisseurs et en formant les enseignants à leur bon usage.
Il serait temps de prendre les mesures qui s’imposent pour porter secours à une génération déjà sacrifiée !
Nicolas DALMASSO
Président de Debout les Jeunes
Marie-Dominique SALDUCCI
Déléguée Nationale aux Universités