A l’approche des échéances présidentielles, de nombreux candidats redécouvrent les bienfaits du “Made in France” alors qu’ils ont tout fait pour inciter nos entreprises à produire à l’étranger: ils se sont liés à une idéologie mortifère incarnée par la commission “américaine” de Bruxelles, ils ont signé des traités de libre-échange inégaux, ils ont maintenu l’euro à une parité très élevée pendant de nombreuses années, ils se sont montré incapable de mener une politique industrielle et scientifique offensive tournée vers le monde de demain quand nos concurrents asiatiques ou américains investissaient des milliards dans les technologies du futur. Pire, ils ont bradé ou laissé sacrifier des fleurons du savoir-faire français: Arcelor, Alstom Energie, les activités d’électronique de défense d’Airbus…
Les résultats de cette politique sont désastreux: 1,5 millions d’emplois industriels ont quitté la France en 25 ans, notre déficit commercial bat des records: 4,5 milliards d’euros sur le seul mois de juillet 2016, 6,5 millions de personnes sont inscrites au Pôle Emploi.
Ces politiciens qui se partagent les postes depuis si longtemps (M. Sapin ministre de l’économie du gouvernement Bérégovoy en 1992, M. Sarkozy, ministre du budget du gouvernement Balladur en 1993, M. Juppé ministre du budget du gouvernement Chirac en 1986) nous promettent du sang, de la sueur et des larmes et les potions les plus amères pour surmonter la crise: la justice sociale oubliée, le modèle français nié, la fracture sociale sans cesse élargie entre ceux qui seraient intégrés aux réseaux du libre-échange et les autres.
A cette classe politique hypocrite qui a abandonné nos entrepreneurs, qui saupoudre les aides au gré des vents et de la démagogie, je veux opposer une ambition, une constance et une cohérence.
Mon programme économique tourne autour de 2 grands objectifs:
Inciter à investir en France par des baisses substantielles de charges et d’impôts en direction des chefs d’entreprise patriotes, ceux qui croient en la France et au Made in France avec 4 mesures clés:
- Réorienter les 20 milliards d’euros du CICE vers des baisses de charges patronales en direction des entreprises exposées à la concurrence internationale.
- Créer un fond d’aide à la relocalisation doté de 10 milliards d’euros qui attribuerait des aides à l’investissement en échange d’une implantation de nature à rééquilibrer nos territoires
- Baisser de moitié le taux de l’Impôt sur les Sociétés (IS) pour les bénéfices réinvestis sur le sol français
- Réserver 75% de la commande publique aux productions fabriquées en France et au moins 50% à des PME françaises
Récompenser le travail en donnant du pouvoir d’achat à ceux qui le méritent:
- Augmenter de 100€ par mois les 6 millions de retraités les plus modestes, mesure financée par la réaffectation des 8 milliards de contribution nette annuelle au budget de l’UE
- Augmenter les salaires nets de 10% sans peser sur les entreprises, mesure financée par la lutte contre la grande fraude fiscale et sociale.
L’enjeu est de libérer les énergies et de relocaliser un million d’emplois qualifiés afin de financer le système social français. Je défends en effet un projet de société global: déployer toute notre énergie sur le Produire en France pour diminuer le chômage, augmenter le nombre de cotisants et équilibrer les revenus de la Sécurité Sociale. Ainsi nous serons en mesure de préserver les retraites et de garantir des soins pour tous.
Les hausses simultanées de l’investissement et du pouvoir d’achat permettront de retrouver la croissance, l’emploi et les revenus privés. C’est à cette condition que nous reconstituerons les marges de manœuvre de nature à enclencher les baisses des déficits et le redéploiement des aides sociales.
Dans le détail, je veux créer un pacte gagnant-gagnant avec les entreprises. J’orienterai les baisses de charges et d’impôts en direction des entrepreneurs qui croient en la France et au Made in France. Contrairement à mes concurrents, je refuse de saupoudrer les baisses de charges sans mener au préalable des actions ciblées pour inciter les chefs d’entreprises à rester en France ou à relocaliser leurs activités. Notre devoir, avec des marges de manœuvre qui ne sont pas infinies, est de conserver et de gagner des centres de décision et de production. Dans le même temps, la hausse du pouvoir d’achat permettra de garnir les carnets de commande.
Rien n’est perdu. Notre pays dispose de nombreux atouts qui sont insuffisamment exploités: l’indice de fécondité le plus élevé d’Europe, un haut niveau de formation des ressources humaines permis par notre système éducatif; des niveaux de productivité parmi les plus élevés au monde, des grandes entreprises de taille mondiale qui ont des effets d’entraînement sur le tissu d’entrepreneurs, un haut niveau de développement de ses infrastructures (TGV, une des électricités parmi les moins chères d’Europe, hôpitaux…).
Mais nous devons réagir rapidement: le destin de notre pays se joue maintenant, sur notre capacité à imaginer la France de 2050. Nous devons préparer la France à relever les défis de demain: la recherche scientifique, la conversion des inventions en innovations industrielles et la capacité à protéger nos savoirs seront les armes les plus efficaces dans la bataille économique que se mèneront les grandes puissances au XXIème siècle.
Or, la France est un pays riche scientifiquement et a toutes les cartes en main pour réussir industriellement. Elle est l’un des pays ayant reçu le plus de prix Nobel dans l’histoire. Elle tient aujourd’hui le 6ème rang en termes de publications scientifiques. Elle est le 2nd pays le plus récompensé en mathématiques par les prestigieuses médailles Fields.
Notre pays doit capitaliser sur ses points forts: ses ingénieurs, ses scientifiques, ses ouvriers qualifiés d’une rare compétence et devenir le paradis des chercheurs.
Recréons un Etat stratège qui mettrait en place un cercle vertueux de nature à favoriser l’innovation et la création d’emplois pérennes. C’est à cette condition que nous ciblerons et investirons dans les technologies les plus cruciales des 30 prochaines années (panneaux solaires nouvelle génération, autoroutes numériques, centrales au Thorium…) susceptibles de créer un nouveau paradigme écologique.
La France doit redevenir un modèle, c’est le sens de ma candidature à l’élection présidentielle.
Retrouvez la tribune de NDA sur le site du Huffington Post
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France
Candidat à l’élection présidentielle