Un choc. Une claque dans la figure des inconscients qui minoraient le problème. Un coup de pied circulaire dans les certitudes des perroquets de la pensée unique. Le rapport de l’Institut Montaigne intitulé “Un islam français est possible” perce le brouillard autour des comportements liés aux pratiques religieuses des musulmans dans notre pays. Alors que les statistiques ethniques sont si encadrées qu’elles sont de fait interdites, une étude fournie d’un institut au-dessus de tout soupçon de racisme met à jour un divorce entre une majorité de nos compatriotes musulmans parfaitement intégrés et une minorité non négligeable qui se comporte de façon totalement incompatible avec une certaine idée de la laïcité et, autant l’écrire, de la France.
Quelques chiffres édifiants :
- 15 % des femmes n’acceptent pas de se faire soigner par un médecin/infirmier homme
- 28% des musulmans (soit un million de personnes !) vivent en rupture avec les valeurs républicaines, plébiscitent le port du niqab ou de la burka et la polygamie. Plus inquiétant, ils semblent surreprésentés parmi les jeunes (50% des moins de 25 ans, 20% à peine chez les plus de 40 ans).
- 20% des hommes et 28% des femmes souhaitent que les femmes portent le voile intégral (niqab ou burka)
- 32% des musulmans (plus de un million de personnes !) pensent que la Charia est plus importante que la loi de la République
Que faire des résultats de cette étude ? Je préconise d’aller beaucoup plus loin que les postures convenues et les petites phrases, réactions qui ne sont pas à la hauteur des enjeux. L’essence même de la nation française, le “plébiscite de tous les jours” de Renan, est menacée. Voulons-nous d’une société où les communautés vivent séparément, respectant des lois religieuses ou émanant de puissances étrangères ? Allons-nous sacrifier nos valeurs les plus sacrées – l’égalité hommes-femmes, la liberté d’expression, les héritages d’une immense Histoire – sur l’autel du politiquement correct ?
Jamais. Je refuse totalement ces comportements. Pas un pouce de notre territoire ne doit être cédé à des extrémistes qui bafouent les lois de la République et orchestrent des violences psychologiques telles que le mariage forcé ou la polygamie. La faiblesse, le renoncement et la fatalité ne font partie ni de mon ADN, ni de celle de mon projet pour la France. Ce n’est pas à la France de s’adapter à l’islam mais à l’islam de s’adapter à la république française.
J’ai rédigé un contrat en six points pour définir des règles de vie commune entre la République et l’islam de France. Il s’adresse aux imams et aux représentants des associations musulmanes. Soit ils acceptent ce pacte portant sur nos valeurs essentielles, soit ils se verront interdire de prêcher et leurs organisations seront dissoutes.
Mon programme présidentiel réaffirme trois principes de bon sens.
- La nationalité française se mérite.
- Les valeurs de la France ne sont pas négociables.
- L’assimilation, qui est le résultat d’un processus d’intégration réussi, est la seule voie possible.
Nous devons revenir d’urgence à ce modèle qui avait si bien fonctionné au début du XXème siècle. Néanmoins, ne soyons pas naïfs et ne nous mentons pas : nous n’allons assimiler personne de force. Nous ne prétendons pas laver le cerveau de nos compatriotes musulmans et les obliger sottement à penser que leurs ancêtres vivaient en Gaule comme le proposent certains politiciens aux abois.
L’intégration et l’assimilation ne peuvent pas s’imposer : pour pouvoir s’intégrer, il faut le vouloir or comment vouloir s’intégrer dans cette France qui n’offre plus de grand dessein, où des dirigeants recroquevillés sur leurs privilèges ont perdu le sens de l’intérêt collectif ?
Je refuse de m’associer à ceux qui rétrécissent la France. Non, un poseur de bombe potentiel ne sommeille pas en tous les musulmans. Oui, la pauvreté et le déclassement sont les terreaux les plus favorables au développement de l’extrémisme. Je veux retrouver une France fraternelle qui remet la dignité de l’homme au cœur de ses préoccupations. Le moteur économique de notre pays, ce sont ses femmes et ses hommes qui, d’où qu’ils viennent, font le choix de s’unir dans un grand projet de société.
Au XXème siècle, des peuples européens se sont fondus avec bonheur dans le creuset national car l’école de la République leur offrait de véritables chances d’ascension sociale. Au rêve américain de l’immigré qui fait fortune avec son entreprise correspondait un rêve français de l’immigré qui enjambe les barrières sociales à la force de son travail et de son mérite.
Or des décennies de pédagogisme fou ont saccagé ce fondement de notre République. Je veux recréer cet espoir et mettre au cœur de mon projet présidentiel la notion de justice sociale via la récompense du mérite. Renouer avec un modèle fort notamment via une politique radicalement différente en matière d’instruction publique. C’est à cette condition que la France redeviendra ce grand pays qui suscite tant de désir et d’admiration. Alors ce terrible problème que constitue le refus de certains musulmans de s’assimiler disparaîtra de lui-même.
Plus généralement, l’ensemble de nos compatriotes se sentiront fiers de leur pays si la France retrouve enfin une politique de grandeur et d’indépendance nationale. Assez de cette insupportable sujétion à Berlin en matière européenne, à Washington en politique étrangère.
Nous voulons une France qui se veut attentive au droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, à la lutte contre les Etats-voyous, à la défense des droits de l’homme mais intelligemment contrebalancés par la défense de ses intérêts.
La France doit être le phare guidant l’humanité et agir conformément à cette pensée du Général de Gaulle : “La France n’est réellement elle-même qu’au premier rang […] notre pays tel qu’il est, parmi les autres, tels qu’ils sont, doit, sous peine de danger mortel, viser haut et se tenir droit”.
Voir la tribune sur le site du Huffington Post : http://www.huffingtonpost.fr/nicolas-dupont-aignan/assimilation-immigres-france_b_12213982.html