Pour obtenir un compromis au sein de l’Union européenne (UE), la France a accepté d’exclure le transport routier de la directive révisée sur le travail détaché.
J’apporte mon soutien aux transporteurs routiers qui manifestent aujourd’hui face à ce dumping social inacceptable.
Avoir exclu ce secteur de cette réforme est d’autant plus incohérent que c’est l’un des plus touchés par la directive “travailleurs détachés » : les dispositions de l’ancienne directive continueront de s’appliquer à nos transporteurs !
Plus globalement, cette réforme de la directive est en elle-même profondément inutile, puisqu’elle ne corrige en rien les effets dévastateurs du travail détaché : le principe de paiement des charges sociales du pays d’origine est maintenu, ce qui permet de réaliser une économie de 30 à 40 % sur le coût du travail !
Nos PME qui croulent sous les charges, nos travailleurs dont le coût est effectivement supérieur à celui de leurs homologues roumains, bulgares ou polonais, sont victimes de ce dumping éhonté et de cette concurrence déloyale qui entraînent un manque à gagner de centaines de millions d’euros pour notre système de protection sociale.
Par ailleurs, la limitation de cette directive à un an, avec une prolongation possible de 6 mois, ne produira aucun effet : aujourd’hui, la durée moyenne, en Europe, des détachements, est de moins de 4 mois !
En réalité, une nouvelle fois, l’exécutif a échoué lamentablement à défendre les intérêts de la France au niveau européen.
Au lieu d’essayer de corriger une directive irréformable qui tue des emplois en France et fragilise nos PME, il faut d’urgence la supprimer purement et simplement.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France