Ce soir, dans un silence médiatique impressionnant, va s’ouvrir à l’Assemblée nationale un débat essentiel pour l’avenir de la France : le vote instaurant le Mécanisme Européen de Stabilité (MES) qui condamne la France à l'austérité perpétuelle et sa soumission totale au système financier.
Les mêmes qui prétendent réduire la dette colossale de notre pays s’engagent à verser immédiatement 16,3 milliards d’euros à ce monstre institutionnel, puis à garantir 140 milliards ! Des sommes qui pourront à tout moment gonfler à la simple demande du Conseil des gouverneurs.
Car le MES est aussi une anomalie juridique : une institution dont les membres sont irresponsables politiquement et juridiquement. Ils bénéficieront d’une véritable immunité pour mieux pouvoir contrôler les politiques nationales.
Les Parlements nationaux seront quant à eux dépossédés de leur pouvoir budgétaire, ce qui n'est rien d'autre que la fin de la démocratie dans notre pays, née en 1789 de la volonté du peuple de contrôler l'impôt auquel il est soumis. Après la suppression du contrôle des frontières puis de la monnaie, la France abdique cette fois le contrôle de son budget.
Alors même que l’on impose des plans d’austérité à toute l’Europe, obligeant la France à supprimer policiers et professeurs, des sommes astronomiques sont déversées sans mesure au profit d’un système économique à bout de souffle. Cet argent sera une nouvelle fois gaspillé sans même traiter le mal économique qui frappe la zone euro, à savoir l'euro cher qui plombe nos entreprises dans une mondialisation inéquitable.
Une fois encore les dirigeants européens préfèrent sauver les banques plutôt que les peuples.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne et candidat à la présidence de la République
PARIS, 21 février 2012 (AFP) – Le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle, a brandi mardi dans l'hémicycle un faux chèque géant de 140 milliards d'euros à "l'Union européenne", pour protester contre la ratification par l'Assemblée du Mécanisme européen de stabilité.
Cette initiative lui a valu aussitôt de la part du président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, "un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal", ce qui selon le règlement de l'Assemblée signifie être privé pendant un mois de 1.400 euros, le quart de son indemnité parlementaire.
Pendant une question du député apparenté communiste Jean-Pierre Brard sur l'austérité en Europe et en Grèce, Nicolas Dupont-Aignan a brandi ce chèque, soi-disant signé par Nicolas Sarkozy, François Hollande et François Bayrou, et marqué des logos de l'UMP, du PS, d'EELV et du MoDem.
"J'ai montré le chèque que vont payer les Français ce soir à l'Assemblée nationale", a ensuite expliqué M. Dupont-Aignan dans les couloirs de l'Assemblée. "Les députés vont engager 140 milliards d'euros supplémentaires de dette pour la France pour sauver un système financier à bout de souffle".
"J'ai voulu dire, en écho à une question de M. Brard, qu'au-delà des divergences politiques, il y avait un total accord entre lui, qui est pourtant de la gauche de la gauche, et moi-même, qui suis gaulliste", a ajouté le président de Debout la République (DLR).
En revanche, les socialistes "qui vont s'abstenir mais qui prétendent combattre la finance, sont des pleutres", a-t-il lancé.
Le 24 janvier, le député PCF du Rhône André Gerin a écopé d'un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal pour avoir perturbé la séance, en essayant notamment de s'avancer vers les bancs du gouvernement.
En mai 2010, le député PS Patrick Roy, décédé un an plus tard d'un cancer, s'était vu infliger une sanction similaire pour avoir ponctué l'énoncé du titre de plusieurs ministres de commentaires ironiques.
Et, en décembre 2009, le député Vert Noël Mamère avait écopé d'un semblable rappel à l'ordre, pour avoir applaudi l'intrusion de militants de Greenpeace dans l'hémicycle et eu un geste jugé insultant en direction de certains collègues.