Partout en France, les syndicats de Police ont manifesté hier pour protester contre le phénomène croissant de “haine anti-flic” qui sévit dans notre pays. La ferveur du 11 janvier 2015 à l’égard de nos forces de l’ordre a désormais laissé place à un climat délétère d’acharnement scandaleux de la part d’une minorité. Ces femmes et ces hommes qui assurent au quotidien la protection des Français agissent sur décision de nos dirigeants dans le cadre que leur confère la loi. Nous refusons de les voir accablés par certains de la responsabilité de l’échec de nos gouvernants. Si des dérives peuvent évidemment exister, nous refusons de les voir généralisées au profit d’une stigmatisation intolérable de nos policiers et gendarmes.
Le constat est alarmant. Le premier syndicat de France, la CGT, mène une propagande indécente qui accuse nos forces de l’ordre de violences profondément scandaleuses et déresponsabilise ainsi les casseurs. Cette propagande ne cesse d’être nourrie par bon nombre d’associations et d’individus pour lesquels causer le désordre et répandre la haine constituent les moyens d’action privilégiés. Pourtant en deux mois, ce sont près de trois-cents policiers et gendarmes qui ont été blessés en marge des manifestations relatives à la loi Travail. Depuis 2008, les actes anti-police recensés ont même augmenté de moitié : tabassages, insultes et autres incivilités sont devenus le quotidien de nos forces de l’ordre confrontées à des délinquants souvent interpelés, rarement condamnés, jamais incarcérés, généralement récidivistes.
Aux risques quotidiens encourus s’ajoute un épuisement physique et psychologique alimenté par la mobilisation intensifiée dans le cadre du plan Vigipirate et de l’état d’urgence. Malgré les promesses électorales successives de droite comme de gauche, notre police et notre gendarmerie concourent à garantir la sécurité des Français dans des conditions indignes qui ne cessent de se précariser : sous-équipement préoccupant, locaux vétustes et inadaptés, dépassements quasi-systématiques des horaires, réglementations contraignantes croissantes, paperasse administrative absurde, etc. Ne nous étonnons hélas pas si le taux de suicide au sein de la Police nationale est supérieur de près d’un tiers à la moyenne nationale ! Nos forces de l’ordre se retrouvent abandonnées par un laxisme inhérent à notre classe politique que traduisent la déconstruction progressive de l’autorité de l’Etat et sa disparition dans certains territoires de la République. Elles supportent une inversion des valeurs qui institutionnalise l’impunité et conduit à davantage prendre soin des auteurs de crimes et délits que des victimes et forces de l’ordre. D’autant que les importantes restrictions budgétaires couplées à l’inconscience de nos dirigeants de droite comme de gauche se sont soldées par une coupe drastique dans les effectifs de Police comme de Gendarmerie. La sécurité des Français n’a pas à devenir la variable d’ajustement budgétaire de nos gouvernants.
Nous exigeons le rétablissement de l’ordre en France, la restauration de l’autorité de l’Etat et le respect de ceux en charge de l’appliquer. Nous demandons le renforcement des effectifs et moyens matériels de notre Police comme de notre Gendarmerie de même que la sanctuarisation des budgets qui leur sont affectés. Ce volontarisme doit s’accompagner d’une réponse pénale de bon sens à travers l’instauration d’une Justice intransigeante. Cette dernière exige la suppression des remises de peine automatiques pour les condamnations de moins de 5 ans instaurées par la loi Taubira. Elle exige la fin de l’impunité en France pour que chaque délit ou crime soit suivi d’une sanction proportionnée. Assez des effets d’annonce, nous voulons des actes !
Non, la jeunesse de France n’est pas hostile aux forces de l’ordre. Qu’elle proteste ou non dans la rue contre la loi Travail, la jeunesse de France ne s’identifie pas à ces jeunes casseurs pour qui quotidien rime avec impunité. Cessons de l’amalgamer aux fauteurs de trouble qui s’affranchissent de la discipline et du respect. Ne cédons pas à l’hypocrisie que revêt le rejet d’une police et d’une gendarmerie dont on ne cesse d’exiger plus de sacrifices pour répondre aux dangers croissants que connaît notre société. La jeunesse de France soutient sa police, elle aspire à la sûreté et respecte ces femmes et ces hommes qui en sont les défenseurs. Mercredi 18 mai, cette jeunesse-là a manifesté son appui à ceux qui vouent leur vie à préserver le droit à la sécurité, si cher à chacun d’entre nous et garant d’un avenir serein.
Alexandre Loubet
Président de Debout les Jeunes