En qualifiant de "faute morale" la rencontre de quatre parlementaires français avec le président Bachar al-Assad, Manuel Valls fait fausse route.
Bien évidement, personne ne juge Bachar El-Assad comme un modèle en politique. Il a commis des atrocités comme beaucoup d’autres chefs d’Etats avec qui la France continue de dialoguer.
Néanmoins, en politique étrangère, le pragmatisme doit l’emporter. C’est ainsi que je soutiens sans réserve l’initiative de ces parlementaires qui ont eu raison de se rendre en Syrie.
Le gouvernement socialiste est empêtré dans ses propres contradictions car il ne veut au fond pas reconnaître son erreur originelle d’avoir soutenu sans aucune cohérence l'opposition syrienne.
Des armes qui ont pu être livrées à l'Armée syrienne libre se sont inévitablement retrouvées du côté des islamistes les plus radicaux car il n'y a pas de frontière étroite entre les différentes oppositions au régime de Bachar-el Assad.
La France ne peut combattre sur deux fronts à la fois.
A force de refuser de choisir entre la Syrie et Daesh, et alors que les massacres de Chrétiens d’Orient continuent, notre pays prend le risque de perdre sur les deux tableaux : Bachar El-Assad est toujours là et Daesh continue de s’étendre.
Nous devons d'abord vaincre l'Etat Islamique et pour cela nous avons besoin de l'aide de la Syrie, que Manuel Valls le veuille ou non.
La fermeture de l'ambassade à Damas et la fin de toute coopération avec les services secrets syriens ont par ailleurs considérablement affaibli notre pays dans sa lutte contre le terrorisme.
Le gouvernement doit cesser l’angélisme et les leçons de morale et plutôt agir pour vaincre Daesh qui multiplie les exactions non seulement au Moyen-Orient mais aussi en Afrique. Gouverner, c'est choisir.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France