Les coups de menton du début de semaine ressemblent de plus en plus à un bluff de pieds nickelés. Les preuves accablantes de la responsabilité du régime syrien semblent être de moins en moins évidentes au fil des heures.
Cet après-midi David Cameron a reconnu devant la chambre des communes qu'il n'y avait pas de certitude à 100% de la responsabilité du régime de Bachar el-Assad dans les attaques chimiques. Quand on risque de faire basculer l'équilibre du monde, on part avec des certitudes, non avec des suppositions. Il a fallu que le Premier ministre soit poussé dans ses retranchements devant la représentation britannique pour découvrir que tout ça ressemble de plus en plus à une immense partie de poker menteur.
Une fois que tout ce brouillard se sera dissipé et que chacun aura retrouvé ses esprits, Laurent Fabius devra s'expliquer très clairement devant la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Il semblerait bien que la France ait suivi aveuglément les instructions anglo-américaines sans prendre la peine de les recouper. En tant que membre de ladite commission, je suis profondément inquiet pour la crédibilité de la France sur la scène internationale.
Quant à François Hollande, il doit, lui, des explications au peuple français. Son soutien inconditionnel à des prétendus rebelles, dont les atrocités n'ont rien à envier à celles de Bachar el-Assad, est incompréhensible. Les Français, jusqu'alors sceptiques sur cette expédition "punitive", risquent fort d'être beaucoup moins cléments dans les prochains jours.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République