Le ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon vient d’annoncer dans sa circulaire de rentrée qu’il ne reconduirait pas les internats d’excellence, l’une des rares bonnes mesures en matière d’éducation de Nicolas Sarkozy, envers lequel on ne nous taxera pas de complaisance. Il s’agit, rappelons-le, de rassembler dans ces internats, pendant la semaine, des élèves d’origine modeste d’un niveau scolaire intermédiaire, motivés, volontaires et qui ne peuvent pas travailler dans de bonnes conditions chez eux.
Depuis leur ouverture, ces internats fonctionnent à la grande satisfaction des parents, des enfants et de leurs professeurs. Plus de 12 000 élèves en bénéficient et l’on devait passer à 20 000 prochainement. Une étude très solide menée pendant presque trois ans par trois chercheurs de l’Ecole d’économie de Paris qui vient de paraître précisément ce jeudi sur l’internat de Sourdun (Seine-et-Marne) est sans appel. Après un temps d’adaptation, les résultats sont très bons, en particulier en mathématiques. Les élèves qui y sont scolarisés prennent le goût d’apprendre et retrouvent l’espoir en leur avenir. Ajoutons que l’absentéisme et les faits de violence sont quasiment inexistants. En outre, alors que le ministre a lancé une grande campagne contre le fléau du décrochage, le phénomène est ici inconnu. Décidément, le gouvernement n’a pas de chance avec sa communication.
Alors pourquoi cette suppression ? Le monstre hybride que nous dénoncions dans un récent article a encore frappé… Sans doute a-t-il vu là un retour trop marqué aux fondamentaux, pas assez de pédagogisme, pas assez de libéralisme et surtout une mesure trop coûteuse en cette période de crise, raisons maquillée sous un vernis de pseudo-égalitarisme républicain. Soyons sérieux, M. Peillon ! Les dix millions d’euros que coûtent ses internats sont une goutte d’eau dans le budget de votre ministère et ne représentent somme toute que deux fois la somme qui serait dépensée pour ces élèves s’ils étaient scolarisés classiquement. Faire avancer l’égalité républicaine n’est-ce pas justement donner l’occasion à ces jeunes de s’en sortir par cette voie originale et d’excellence ?
De notre côté, nous défendons ces internats et dans la vidéo que nous avons tournée et qui sera bientôt diffusée, nous les resituons dans notre philosophie de l’éducation qui semble décidément bien différente de celle de l’actuel ministre. Si les Français nous accordent leur confiance, l’une de nos premières mesures sera de rétablir ces internats… à moins que le ministre, ne se rende compte d’ici là de son erreur et ne revienne sur sa décision.
Eric Anceau
Membre du Bureau national de DLR
Délégué national à l’Assimilation et à la Cohésion nationale