Geneviève Fioraso, la ministre de l’Enseignement supérieur, projette de supprimer la demi-part fiscale dont bénéficient aujourd’hui les parents d’étudiants de moins de 25 ans. Nous refusons cette mesure qui, sous le fallacieux prétexte de financer l’augmentation des bourses d’enseignements supérieurs, va pénaliser la grande majorité des étudiants et alourdir encore la fiscalité en taxant la solidarité familiale.
En effet, la demi-part fiscale que montre du doigt la ministre est tout sauf un privilège pour des familles obligées d’aider leurs enfants à financer leurs études et à s’insérer dans la vie active. Cette demi-part fiscale est simplement un élément de notre solidarité nationale envers les familles des classes moyennes qui ont des enfants poursuivant des études supérieures. Sa suppression va très lourdement pénaliser les familles avec des impôts qui pourraient augmenter de 19% pour une famille avec 2 enfants, de 62% pour un couple avec 3 enfants, et même de 114% pour une famille monoparentale !
En choisissant d’allouer ces futures recettes à l’augmentation des bourses en faveur des plus défavorisés, le gouvernement va contraindre une nouvelle fois les classes moyennes à financer une solidarité nationale dont ils ont, eux aussi, cruellement besoin. Pire, le calcul des bourses continuera à se faire sur les revenus des parents alors même que les enfants ne seront pas rattachés au foyer fiscal des parents. Double peine !
Mais au-delà de cette injustice fiscale de plus en plus criante, c’est la majorité des étudiants qui va pâtir de la politique du gouvernement qui annihile à la fois la solidarité nationale et familiale. Alors que neuf étudiants sur dix bénéficient de l’aide financière de leurs parents pour étudier et vivre, ils risquent fort de voir l’aide familiale se tarir pour payer les nouvelles augmentations d’impôts. Ainsi, toute une partie de la jeunesse va se retrouver prise au collet. Trop pauvres, sans l’aide parentale, pour assumer le coût des études et de l’insertion de plus en plus délicate dans la vie active, ils seront trop riches pour être aidés par l’Etat.
Combien de temps allons-nous accepter que les forces vives de notre pays donnent autant sans rien recevoir en contrepartie ? La classe moyenne est la grande sacrifiée du président Hollande. Elle paye la politique d’austérité imposée par le gouvernement pour sauver un système monétaire à la dérive. Elle paye l’assistanat mis en place par les socialistes pour se maintenir une clientèle électorale. Cette situation a trop duré, il faut d’urgence l’abandon de cette mesure qui est un mauvais coup pour les étudiants, pour les familles et pour les Français.