En ce samedi de mobilisation des internes en médecine, je tiens à apporter tout mon soutien à ces jeunes qui souffrent particulièrement de la crise sanitaire et de conditions de travail insupportables.
Glaçant constat que celui de l’état moral de nos internes, dont 30% souffriraient de symptômes de dépression et 4% auraient déjà fait une tentative de suicide, tristement concluante pour deux de nos jeunes chaque mois. Ces jeunes sont accablés par une pression hiérarchique qui devient parfois harcèlement, moral ou sexuel. Les étudiants en anesthésie-chirurgie sont particulièrement concernés puisque, confrontés régulièrement à la mort, ils connaissent des moments extrêmement difficiles, une grande fatigue du fait de la répétition des gardes, les conduisant bien souvent à une forme insidieuse d’isolement social.
Les horaires de travail sont eux invivables : si les internes sont soumis aux 48h hebdomadaires depuis 2015, la réalité de leur travail dépasse de très loin ce seuil légal, avec une moyenne de 58h par semaine. 40% d’entre eux déclarent même travailler plus de 60h ! Leur salaire de fortune est réduit à peau de chagrin s’il est rapporté au volume horaire travaillé : 7€ brut/heure en moyenne.
Si d’aucuns se satisfont d’une telle situation, je tiens à réitérer mon engagement aux côtés de nos internes pour remédier à des maux trop souvent tus.
En mars, j’ai déposé une proposition de loi pour lutter contre le harcèlement des internes :
- Par la création de cellules d’alertes chargées de recevoir les étudiants et d’écouter leurs doléances
- Par le renforcement des sanctions pénales à l’égard des personnels hospitaliers harceleurs
Je demande également le décompte des heures de travail et l’ajustement de la rémunération à hauteur du volume réel d’heures travaillées pour que le salaire horaire des internes soit au moins égal au SMIC horaire, soit 10,25€ bruit/heure.
Ne sacrifions par notre jeunesse formée, dévouée et laborieuse aux écueils d’une atmosphère anxiogène. N’exploitons par nos internes mais récompensons leur travail !
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France
Candidat à l’élection présidentielle