Quatre mois après le dernier sommet européen, les dirigeants se réunissent à nouveau à Bruxelles. En quatre mois, rien a changé ou plutôt tout a empiré. Pourtant vendredi en clôture du sommet, ils vont encore nous expliquer qu'ils maîtrisent la situation alors que que tout leur échappe.
Les dirigeants européens sont tellement prévisibles que nous faisons ici le pari, que dans 48 heures, la montagne aura encore accouché d'une souris.
Nicolas Dupont-Aignan ouvre les paris
Demain s'ouvre un énième sommet européen. Le dernier en date avait eu lieu en juin. A l'époque on parlait encore de sommet de la dernière chance. A l'époque la montagne avait accouché d'une souris. Pourtant à l'époque on nous avait promis que la crise de la zone euro était dernière nous.
Quatre mois plus tard, rien n'a changé, ou plutôt tout a empiré. Toute la zone euro rentre peu à peu en récession. Dans la crise mondiale, l'OCDE place l'Europe comme le continent le plus atteint et le plus gros frein à la reprise. Le FMI lui-même se veut très pessimiste bien qu'on applique tous ses remèdes de cheval. Le chômage, comme l'inflation, se sont encore accru depuis juin. Malgré les cadeaux faits aux marchés financiers par la BCE, les pays du Sud continuent à emprunter à des taux prohibitifs.
Il y a quatre mois, à l'occasion du dernier sommet européen, nous avions présenté un plan B pour une sortie de crise. Des économistes de renom, de droite comme de gauche, avaient participé à ce plan de secours alternatif. Le point commun entre ces économistes de renom : ils ont tous anticipé la crise de la zone euro, ils ont tous annoncé l'échec des mesurettes des différents sommets européens, ils prônent tous un démontage organisé de la zone euro pour retrouver une compétitivité et se libérer du poids de la dette.
Si en juin dernier, les dirigeants européens avaient enlevé leurs œillères et étaient sorti de leurs recettes éculées, les pays européens seraient déjà aujourd'hui en voie de sortie de crise. L'euro est une monnaie qui ne bénéficie qu'aux hedge funds internationaux. Si tous ensemble les pays européens avaient organisé le démontage de cette monnaie inique, les pays du Sud auraient aujourd'hui retrouvé leur compétitivité vis-à-vis de l'Allemagne, les échanges entre pays européens se seraient équilibrés et l'endettement aurait diminué.
D'une façon ou d'une autre, l'euro va mourir. La zone euro est en train de craquer par les deux bouts. D'un côté, l'Europe du Sud ne peut plus supporter cette monnaie surévaluée pour son économie. Malgré tous les plans de rigueur, la dette s'alourdit. La récession et le chômage sont le seul horizon de nos amis grecs, portugais ou espagnols. De l'autre côté, l'Europe du Nord refuse catégoriquement de payer pour ses voisins du Sud.
Et pourtant demain et vendredi, les dirigeants européens vont faire comme si tout était en train de rentrer dans l'ordre. Encore une fois, ils vous nous promettre que tout sera résolu dans quelques mois. J'en prends ici les paris. Ils sont tellement prévisibles. Comme je prends ici le pari que dans 4 mois, nous en serons au même point.
Demain et vendredi nous allons devoir écouter les mêmes pseudo-experts – les Elie Cohen, Philippe Manière, Philippe Dessertine, Alain Minc et Jacques Attali – qui vont continuer à vendre leurs salades. La France est quand même le seul pays où on donne encore la parole à des gens qui ont eu tout faux. Il est grand temps de faire le ménage et d'écouter les vrais pro, c'est-à-dire ceux qui ont anticipé les évènements et qui ont de vraies solutions. Donnons enfin la parole aux vrais experts : Jacques Sapir, Gérard Lafay, Alain Cotta, Jean-Jacques Rosa, Emmanuel Todd, Jean-Luc Gréau…
Des solutions alternatives existent. Les Français méritent de le savoir.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République