Cette semaine, deux cent cinquante pompiers ont défilé dans les rues de Lyon pour exprimer leur exaspération suite aux violences dont ils font régulièrement l’objet et l’urgence à apporter des solutions à leurs problèmes.
En effet, depuis trop d’années, un phénomène récurrent est apparu : l’agression des pompiers lors de leurs interventions. Il ne se passe pas une semaine sans que la presse nous rapporte ce type d’incidents qui met en évidence la perte complète des valeurs de certains groupes d’individus qui osent agresser ceux nous protègent tous.
Le sentiment d’impunité de ces voyous est hélas nourri par le laxisme dont la justice et les politiques ont fait preuve face aux violences exercées contre tous les serviteurs de l’Etat, police et gendarmerie en tête. L’Etat laisse ainsi une partie de la population faire la loi dans des zones de « non droit » en France malgré les efforts de toutes les forces de l’ordre.
Nombreux sont les exemples d’agressions qui malheureusement s’apparente souvent à un véritable guet-apens, comme sur Nîmes à deux reprises le mois dernier :
1/Dans la nuit du vendredi 7 au samedi 8 octobre, un équipage de pompiers a été agressé par une vingtaine de personnes à la ZUP de Nîmes. Ils ont reçu des pavés et des cocktails Molotov sur le véhicule.
2/Moins d’une semaine plus tard, Vendredi 13 octobre au soir, un équipage, pourtant escorté par la police a été agressé place Watteau à Nîmes lors d’une intervention. Ils ont reçu des pavés et des projectiles sur un fourgon.
Mais nous avons également les violences dues à l’état physique ou physiologique de la « victime » comme par exemple à Crépy en Valois :
Deux sapeurs-pompiers ont été agressés jeudi 26 Octobre en après-midi, à Crépy-en-Valois, alors qu’ils intervenaient pour secourir un individu en gare. Celui-ci un jeune homme d’une vingtaine d’années sous l’emprise de stupéfiants, alors qu’il venait d’être pris en charge dans le VSAV (véhicule de secours et d’assistance aux personnes) a mordu le chef d’équipage au niveau du poignet et a donné plusieurs coups de poing au visage d’une jeune pompier.
Ajoutons à cela une précarisation du métier due entre autres, à la baisse des dotations de l’État aux collectivités qui impacte les budgets et fait diminuer les effectifs, entrainant des temps d’intervention plus longs. Ce manque de moyens a été particulièrement ressenti cet été lors des gros incendies dans le sud, avec une flotte de canadairs vieillissante.
Cette situation est inadmissible et Il est urgent de prendre les mesures qui s’imposent. Une augmentation sensible des budgets nécessaires à maintenir des effectifs et un équipement adapté s’impose. Surtout, les sanctions pénales contre ces violences doivent être durcies : instauration de peines planchers de prison ferme pour toutes les agressions à l’encontre des sapeurs-pompiers ainsi que toutes les forces de l’ordre ; une condamnation ferme et une mention dans le casier judiciaire pour les outrages ou voies de fait à l’encontre de ces mêmes fonctionnaires.
Michel COLAS | Secrétaire Départemental de l’Hérault
Sylvain Walczak | Référent National pour les Sapeurs-Pompiers