Emmanuel Macron et son gouvernement viennent de présenter un projet de service national universel (SNU).
L’intention est louable, mais le projet présenté apparaît incohérent, notamment au regard de la durée de ce service : un mois seulement…
De façon péremptoire, le candidat Emmanuel Macron a annoncé pendant la campagne présidentielle qu’une fois élu, il ferait instaurer un service national universel et obligatoire d’un mois. Avec un objectif : redonner un cadre aux jeunes français, pour reconstituer un creuset républicain et un sentiment d’appartenance nationale.
Cette idée du rétablissement d’un service national n’est pas nouvelle. Elle a même été étudiée de façon très officielle en 2007, au sein du Commissariat au plan et a fait l’objet d’un rapport intitulé « Faut-il instituer un service national obligatoire ? » (1).
Ce rapport a été établi après la consultation de nombreuses associations, de syndicats, de chefs d’entreprise, d’élus locaux, de responsables militaires. L’objectif était d’aborder les questions que pose un service national : doit-il être obligatoire ? Etre civil et/ou militaire ? De quelle durée ? Quelques semaines, quelques mois, un an ?
Il est ressorti de ces consultations qu’un engagement d’une durée d’un mois n’aurait aucun sens ! Que le projet porte sur un service militaire ou sur un service civil, ce point a fait la quasi unanimité parmi les militaires et les dirigeants d’associations.
Un mois, ce n’est même pas le temps suffisant pour passer le permis de conduire. A peine le jeune aura-t-il été formé pour une activité associative ou militaire, qu’il repartira. Un service d’un mois n’est qu’un gadget.
Le financement d’un tel projet implique des milliards d’euros chaque année, qui seraient certainement mieux utilisés pour financer de nouveaux recrutements au sein des armées et moderniser les équipements (2ème porte-avions, cyber défense, valorisation des soldes, …)
Si un service national est réinstauré, ce ne peut être que pour une durée minimale de trois mois, comme le préconisait le projet de Debout La France aux dernières élections présidentielles et législatives. Durant cette période, les jeunes devraient avoir le droit de passer le permis de conduire. Et sur la base du volontariat, il serait aménageable en service militaire d’un an.
Emmanuel Macron a fait une mauvaise proposition en préconisant un service national de seulement un mois. Sans doute a-t-il souhaité faire un coup de communication pendant la campagne présidentielle. Il n’y aurait aucune honte à finalement proposer une durée plus longue, d’au minimum trois mois. Il est à craindre qu’il n’en aura pas le courage.
Brice Wartel
Délégué National aux associations et amicales Gaullistes