Il y a un an éclatait le scandale des lasagnes à la viande de cheval. Les Européens découvraient stupéfaits que la traçabilité sur les ingrédients des plats cuisinés était si mauvaise que des sociétés réparties sur le territoire européen avaient pu tromper les consommateurs par avidité.
Emoi de l’opinion publique, peur des éleveurs de bœufs et de chevaux d’être amalgamés avec des sociétés malhonnêtes, le gouvernement se sentait obligé de réagir. « Je veux qu’à terme, il y ait un étiquetage obligatoire sur les viandes qui sont introduites dans les produits cuisinés » déclarait François Hollande. Et depuis ? Rien !
Il est bien fait mention dans le futur projet de loi sur la consommation d’une obligation de traçabilité mais sous réserve que l’Union européenne valide le projet. Sans la directive européenne rendant cet étiquetage obligatoire au niveau européen, la France ne peut rien faire. Elle risquerait des sanctions économiques pour entrave au commerce.
Une majorité de citoyens européens sont pourtant favorables à cette mesure d’étiquetage obligatoire. Mais les lobbyistes – qui sont près de 20 000 à Bruxelles – ont une nouvelle fois eu gain de cause, comme dans les années 1990 au moment du scandale de la « vache folle ». Les volontés des peuples, comme la sécurité alimentaire, attendront.
Avec cette UE, ce ne sont plus nos dirigeants – élus démocratiquement – qui ont le pouvoir mais des technocrates et des lobbyistes au service des grandes firmes. Et ce sont, ici, les consommateurs qui en payent le prix.
Jean-Pierre Enjalbert
Conseiller général du Val d’Oise
Porte-parole et délégué national à l'envirronement de Debout la République