Prévisible et consternant. Ce mercredi 5 octobre, le tribunal administratif de Strasbourg a annulé la décision du conseil départemental du Haut-Rhin qui imposait aux allocataires du RSA de travailler bénévolement sept heures par semaine pour des associations, collectivités locales, maisons de retraite ou établissements publics.
En tout état de cause, l’idée était intéressante et se rapproche d’une mesure de bon sens que je défends depuis de nombreuses années et qui figure en haut de mon projet présidentiel. Je propose en effet de faire effectuer par toute personne au RSA en état de travailler une journée de mission d’intérêt général par semaine pour la collectivité (région, municipalité,…).
Le RSA est indispensable dans une société qui ne laisse personne sur le bord du chemin et il n’est ni dans mon tempérament, ni dans mes convictions de gaulliste social de vouloir remettre en question ce filet de sécurité qui protège 2 millions de nos compatriotes.
Néanmoins je souhaite l’améliorer afin qu’il réponde à sa vocation première : favoriser le retour à l’emploi des personnes percevant les minimas sociaux.
Le RSA a remplacé le RMI dont le bénéficiaire signait un contrat d’insertion, clé de l’ouverture des droits. Mais l’insertion s’est révélée un vœu pieux d’où la création de ce Revenu de Solidarité Active. Je veux mettre en avant cette dimension d’activité pour aller jusqu’au bout de la logique et offrir une véritable deuxième chance par un premier travail, un jour par semaine.
Voir cette journée hebdomadaire de travail comme une punition revient à faire un singulier procès d’intention aux bénéficiaires du RSA : cela équivaut à considérer qu’ils verraient nécessairement ce retour partiel au travail comme une corvée.
Je ne partage absolument pas cette vision. Au contraire, j’imagine cette journée comme une première réinsertion dans le monde du travail, comme une possibilité d’acquérir des expériences professionnelles nouvelles et utiles à l’heure des entretiens d’embauche, comme une façon d’éviter l’éventuelle désocialisation grâce à cette activité.
A ceux qui s’interrogeraient sur la façon d’occuper cette contrepartie offerte à la collectivité, je peux garantir qu’à la simple échelle de ma mairie de Yerres, je peux trouver mille tâches à accomplir pour des travailleurs motivés.
Cette journée hebdomadaire permettrait également de mettre fin à une grande partie des fraudes au RSA. En effet, certains touchent le RSA alors qu’ils ne vivent pas en France
Ces individus disposent d’un compte bancaire en France. Ils se contentent de venir une fois par an pour retirer l’argent et profitent de la rareté des contrôles.
Or les allers-retours hebdomadaires qu’imposerait cette journée rendraient inopérants ce type de fraude.
J’attache une grande importance à cette réforme du RSA qui prend toute sa place dans le volet justice sociale de mon programme : je veux récompenser le travail et le mérite et aider ceux qui manifestent une vraie volonté de s’en sortir. Je veux renouer avec cette tradition française de l’ascension sociale qui voit les plus valeureux enjamber les barrières sociales à la seule force de leur poignet. C’est la raison pour laquelle je veux notamment stopper le saccage de l’Ecole de la République par le pédagogisme fou et privilégier l’apprentissage des savoirs fondamentaux, notamment le français et le récit national.
Valoriser le travail, c’est également aider les plus modestes de nos aînés, ceux qui ont pu connaître des carrières accidentées pendant lesquelles ils touchaient les minimas sociaux. Pour eux, je propose d’augmenter de 100 euros par mois les pensions de 6 millions de retraités, mesure financée par la réaffectation des 8 milliards de contribution nette au budget de l’UE.
Je veux une France juste qui mêle les générations et les parcours, qui donne à chacun sa chance par l’école et la formation continue, qui garantit la dignité par le travail, la sécurité sociale et la retraite équitable.
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