Le Conseil d’Etat vient d’écarter un grand péril pour la laïcité : les crèches de Noël. Que les bien-pensants se rassurent, ces arrêts n’empêcheront pas Anne Hidalgo de fêter chuque année la fin du Ramadan à l’hôtel de ville de Paris, ni certains maires LR et PS de financer indirectement la construction des mosquées par les subventions aux associations et la mise à disposition de terrains publics, ni ces mêmes maires d’imposer des horaires distincts aux hommes et aux femmes pour fréquenter les piscines publiques.
Le Conseil d’Etat jugeait en effet récemment de l’installation de deux crèches dans les bâtiments publics lors des fêtes de Noël, l’une à Melun, l’autre en Vendée. Il a interdit la première au nom du « principe de neutralité » et renvoyé la question de la légalité de la seconde à une cour d’appel en lui précisant toutes les conditions à respecter pour installer une crèche dans les locaux d’un service public. Par principe, selon le Conseil d’Etat une crèche de Noël ne peut être installée dans un bâtiment public. Par exception, une crèche peut être installée si des « circonstances particulières » montrent qu’elle présente un caractère « artistique, culturel ou festif, sans exprimer la reconnaissance d’un culte ou marquer une préférence religieuse ». Toute crèche présente par nature un caractère artistique, culturel et festif, mais cela ne suffit pas au Conseil d’Etat, qui veut faire des crèches l’exception, en attendant de les voir disparaître tout à fait. Ces conditions sont en effet si drastiques que les interdictions se multiplieront jusqu’à ce que les élus abandonnent la partie.
Ces arrêts sont des décisions politiques, visant à nier les racines chrétiennes de la France et nos traditions, le droit n’est qu’un prétexte.
Un prétexte d’abord parce qu’en 111 ans depuis la loi de 1905 personne ne s’était avisé que les crèches de Noël portaient en elles-mêmes atteinte à la neutralité de l’Etat. On y voyait, à juste titre, une tradition dépourvue de tout prosélytisme.
Un prétexte ensuite parce que même les ayatollahs du droit et de la négation des racines qui siègent à la « Cour européenne des droits de l’homme » n’avaient pas osé juger que la présence permanente d’un crucifix dans toutes les salles de cours d’Italie constituait une prise de position de l’Etat italien en faveur de la religion catholique (arrêt Lautsi c. Italie en 2011).
Cette décision du Conseil d’Etat aurait pu rester anecdotique, si elle ne s’inscrivait pas dans la politique de nos pseudo-élites depuis quarante ans, politique qui consiste à détruire méthodiquement notre identité française tout en favorisant un communautarisme islamique de plus en plus envahissant.
Ainsi, le Conseil d’Etat a « jugé » cet été que toute interdiction du burkini constituait une « atteinte grave et immédiate à une liberté fondamentale », tout comme il « jugeait » en 1980 que les étrangers polygames devaient pouvoir faire venir en France toutes leurs épouses et leurs enfants au nom du « droit à une vie familiale normale ».
Depuis près de quarante ans, le Conseil d’Etat et les gouvernements successifs ne cessent de nier et de défaire tout ce qui fait l’identité française par un mélange de lâcheté et d’angélisme face au communautarisme islamique. Et comme si cela ne suffisait pas, il faut encore s’attaquer aux traditions les plus innocentes au nom d’une laïcité plus intransigeante qu’en 1905 envers les chrétiens. Par peur de « stigmatiser » l’Islam, nos dirigeants et certains de nos juges se sentent obligés de combattre toute tradition d’origine chrétienne, jusqu’aux plus inoffensives, dette laïcité de façade dissimulant leurs véritables compromissions.
Je n’accepte pas cette politique de l’autruche, cette politique qui nous fait céder à un nombre croissant de revendications islamiques au nom d’une vision dévoyée des droits de l’homme, cette politique qui résulte de la faiblesse d’élus qui abandonnent la France au gouvernement de certains juges aussi sévères envers les uns que laxistes envers les autres. La France doit réaffirmer le véritable sens de laïcité, c’est-à-dire l’interdiction d’imposer ses convictions à l’Etat au nom d’une religion, et non la condamnation des festivités de Noël.