Depuis dimanche dernier et le discours de Villepinte, le président-candidat semble découvrir que les accords de Schengen ne fonctionnent pas et ne permettent pas de contrôler l’immigration. Alors il propose de les réviser mais oublie de dire que cela est impossible dans le cadre actuel construit par N.Sarkozy.
En effet, la révision des accords européens ne peut se faire désormais que par la majorité qualifiée. C’est d’ailleurs N.Sarkozy qui a imposé cette règle de la majorité avec le traité de Lisbonne et abandonné la règle de l’unanimité qui aurait permis à la France de faire respecter ses droits. Nicolas Sarkozy disait vouloir « faire avancer l’Europe » et on voit très bien qu’il a organisé sa propre impuissance. Sur Schengen, nous savons très bien qu’il n’y a pas de majorité et que N.Sarkozy ira à Bruxelles pour se coucher devant nos partenaires comme il s’est couché sur la préférence communautaire ou sur la fin de l’Euro-cher, deux mesures qui étaient au cœur de son programme en 2007.
C’est également N.Sarkzoy qui a fait sauter l’article II-2 de la convention de Schengen qui autorisait les pays à rétablir des contrôles aux frontières. Désormais, ce sujet est géré exclusivement par à la Commission et la Cour Européenne de Justice c’est-à-dire les technocrates et les tribunaux tels qu’il le dénonce aujourd’hui. Durant la crise de Lampedusa, N.Sarkozy a d’ailleurs vu qui détenait le véritable pouvoir et avait du céder sur la régularisation des flux migratoires.
Enfin, pendant que N.Sarkozy faisait son discours à Villepinte, son gouvernement a approuvé l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans l’espace Schengen avec tous les problèmes qui ne manqueront pas d’arriver. Il y en a marre des doubles discours de N.Sarkozy, cette véritable schizophrénie entre le président et le candidat. Les français attendent une politique cohérente sur le sujet sensible, pas des gesticulations en campagne qui ne seront pas suivis d’effet pendant 5 ans comme depuis 2007.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne et candidat à la présidence de la République