Réouvrir les crèches, écoles, collèges et lycées au motif que « trop d’enfants sont privés d’école sans avoir accès au numérique et ne peuvent être aidés de la même manière par les parents » comme l’a annoncé hier soir le président de la République serait une pure folie.
Comment croire en effet que le gouvernement sera en mesure dans un mois de « bien protéger nos enseignants et nos enfants avec le matériel nécessaire », alors qu’après un mois de confinement nos médecins sont confrontés au rationnement des masques et à des délais de dépistage aberrants à cause du manque de réactifs et tandis que les cas de maladies suspectes (mais non dépistées par manque de tests) se multiplient chez les enseignants mobilisés pour assurer la garde d’enfants de personnels prioritaires?
Sans oublier du personnel des crèches qui est par nécessité en contact étroit avec les enfants, donc lui aussi très exposé.
C’est aussi un mensonge, comme en atteste le maintien de la fermeture des universités: il s’agit en réalité de faire garder les enfants par les enseignants afin de permettre la reprise des activités économiques. Il ne s’agit donc pas d’école mais de garderie.
Debout La France demande que la santé des enfants, des familles et des personnels soit considérée comme une priorité et qu’une éventuelle réouverture partielle des écoles et des crèches à des fins de garderie soit conditionnée par une politique de dépistage systématique des enfants et des personnels. Les risques que l’on a fait prendre aux personnes qui se sont partées volontaires pour assurer la garde des enfants de personnels soignants pouvaient se justifier dans l’urgence. Étendre ce dispositif à de larges catégories de population ne peut se justifier que si les mesures sanitaires adaptées sont mises en oeuvre, ce qui de toute évidence n’a pas été le cas jusqu’ici. Enfin, rouvrir purement et simplement les crèches, écoles, collèges et lycées semble tout simplement hors de portée compte tenu de l’état d’impréparation sanitaire de notre pays.
Marc Chapuis
Délégué national à l’instruction publique