« Nous n’avons déshabillé aucun Pierre pour habiller Paul », martelait à nouveau M. Blanquer lors de sa conférence de presse le 29 août dernier. De fait, de nombreux parents s’inquiètent des conditions d’accueil de leurs enfants, en particulier dans les territoires ruraux. Les bonnes intentions du gouvernement n’ont pas été suivies d’actes justes en faveur de l’école du mérite que tous les Français attendent.
Debout la France souhaite une excellente rentrée scolaire à tous les élèves et leurs familles, ainsi qu’aux enseignants et au personnel scolaire qui font vivre au quotidien l’école de la République.
Depuis plus de 150 ans, l’école est le cœur battant de la Nation, elle unit ensemble les générations de Français sur tout le territoire, transmet les savoirs qui permettent à chacun de s’émanciper.
Une large majorité d’enseignants se bat au quotidien pour faire vivre cet idéal, malgré les dérives des dirigeants, technocrates du ministère et politiciens de passage, qui ont hélas baissé le niveau d’exigence et dénigré l’autorité des maîtres. Ce sont naturellement les élèves les plus fragiles qui paient cher cet affaiblissement de la méritocratie républicaine.
La France a ainsi dégringolé dans les classements internationaux, faisant peser un risque de décrochage dramatique de notre pays face à une mondialisation dans laquelle le niveau de connaissance de ses citoyens sera plus que jamais décisif.
Le ministre Jean-Michel Blanquer a toujours eu des paroles rassurantes pour soutenir l’école de l’effort, du mérite et de la justice que Debout la France propose.
Hélas, certaines réformes structurelles annoncées, comme la refonte du bac, contredisent les bonnes intentions, tandis que d’autres mesures ne vont pas au bout de leur logique. Ainsi l’interdiction des portables, une mesure de bon sens, renvoie finalement au règlement intérieur de certains établissements.
D’autres réformes positives ont été engagées comme le dédoublement des classes de CP/CE1 dans les zones urbaines. Néanmoins Debout la France a condamné à de nombreuses reprises que les effectifs nécessaires à cette mesure aient été déployés au détriment des classes rurales qui ferment en bien trop grand nombre.
Le ministère annonce en effet le dédoublement de 4700 classes supplémentaires pour les Réseaux d’Éducation Prioritaire dans les écoles primaires (CP/CE1 en REP/ REP+).
Rappelons qu’un réseau regroupe un collège et les écoles de son secteur.
Ces collèges difficiles sont situés pour la plupart dans les banlieues de grandes agglomérations : certaines banlieues de Paris, Marseille (15% des écoles de l’académie sont en REP+), Lille (13,2%), Lyon (11,2%) et Strasbourg (10,3%), mais aussi dans les DOM (36,8% en moyenne, avec des taux particulièrement élevés en Guyane: 95,9% et à Mayotte: 43,5%). En effet, ces deux départements subissent une immigration très importante et principalement illégale qui sature leur système scolaire.
Ainsi, la veille de sa conférence de presse, M. Blanquer était à Mayotte où il annonçait une dotation de 500 millions d’euros sur 5 ans et la création de 350 postes pour tenter de combler ce gouffre sans fond.
Voilà donc Paul habillé, mais qu’en est-il du petit Pierre qui n’habite pas une zone prioritaire ?
Puisque 3680 postes ont été créés dans le premier degré, ce qui est insuffisant pour assurer les dédoublements, il a bien fallu prendre des postes ailleurs.
Ainsi, selon le Snuipp, 808 classes rurales ont été fermées, des postes ont été pris en maternelle et des postes de “maîtres+” supprimés.
Finalement, Pierre sera un peu plus déshabillé cette année, alors que la France détenait déjà le triste record d’Europe du nombre d’élèves par enseignants en primaire (21,4 en maternelle et 19,4 en élémentaire, contre respectivement 9,7/15,4 en Allemagne et 13,2/12,4 en Italie selon l’OCDE).
Enfin, ce sont également les élèves en situation de handicap qui seront moins bien accompagnés. 20000 postes d’Auxiliaires de Vie Scolaire sont supprimés et 10900 postes d’Accompagnants d’Elève en Situation de Handicap (AESH) seront créés.
Le ministre fait valoir que les AESH ont un horaire de 35h au lieu de 20h pour les AVS, mais cela va évidemment poser des problèmes d’organisation puisque les AESH ne pourront pas être présents 35h par semaine auprès d’enfants dont la durée hebdomadaire d’enseignement est de 24h.
De nombreux enseignants vont donc devoir accueillir des enfants en situation de handicap sans l’aide d’un AESH, une décision injuste.
Si Debout la France salue le discours général du Ministre de l’Éducation, nous demandons des actes plus justes et donc plus efficaces qui auraient pu être assurés sans les cadeaux fiscaux accordés aux soutiens d’Emmanuel Macron.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la France et Député de l’Essonne
Marc Chapuis
Délégué National à l’Instruction Publique