A l’issue du sommet bilatéral qui s’est tenu hier en préparation du Conseil européen des 28-29 juin, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont adopté un communiqué, la « déclaration de Meseberg ». Cette déclaration n’est pas un nouveau Maastricht, mais la France y a consenti plusieurs renoncements dangereux pour notre indépendance nationale. Notamment :
– La dilution aggravée de l’indépendance diplomatique de la France. La déclaration de Meseberg pose les jalons de l’abandon de la règle de l’unanimité des Etats membres pour les décisions de l’UE en matière de politique extérieure. Plus grave encore, le principe est posé d’une « mutualisation » (avec l’Allemagne et une coordination d’Etats membres de l’UE) du siège de la France comme Membre Permanent au Conseil de Sécurité de l’ONU, pivot de notre rôle diplomatique mondial.
– La mise en place des outils devant placer ce qui reste des politiques économiques françaises sous tutelle d’institutions supranationales de l’UE, elles-mêmes sous contrôle allemand. En particulier, la France accepte le principe de la restructuration automatique de la dette souveraine en cas de tensions sur les marchés financiers. Cela aura un effet amplificateur de crise et se traduira par une prise de contrôle par le « mécanisme européen de stabilité » (MES), aux pouvoirs renforcés. Un scénario d’ajustement structurel à la grecque se prépare pour la France.
Nous proposons à l’inverse de renforcer l’indépendance nationale et l’influence de la France en donnant droit de véto à notre pays, ainsi qu’aux quatre autres Nations qui représentent avec nous 70% des populations des 28 des Etats de l’UE. Ce droit de véto s’exercera sur tout projet législatif et toute prise de décision de l’UE. Les grands pays doivent reprendre leur destin en main.
Quant à la gouvernance économique de la zone euro, qui est actuellement contre-productive voire néfaste, les projets de sa réforme vont dans la pire des directions et doivent être abandonnés. Seul le modèle de patriotisme économique sera en mesure de redresser efficacement notre économie nationale, à l’inverse des coups médiatiques de M. Macron.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France
Bernard Monot
Député français
au Parlement Européen