Si le gouvernement entend mener une guerre contre la mondialisation sauvage, c'est pour l'instant une drôle de guerre qu'il livre. Après Peugeot qui a annoncé supprimer 11 000 emplois, c'est maintenant Renault qui va supprimer 7500 postes d'ici 2016. On nous avait promis le redressement productif, c'est la débâcle de notre industrie à laquelle nous assistons.
Les plans d'austérité successifs des gouvernements Fillon puis Ayrault ont accru la tendance baissière de la demande intérieure. Et nos constructeurs historiques le payent cher. Le plan de compétitivité du gouvernement Ayrault ne semble pas non plus convaincre la direction de Renault dont l’État est pourtant actionnaire. Avec son pseudo choc de compétitivité de 20 milliards, M. Ayrault va arroser le sable. Si certains en doutaient encore, cette annonce de Renault devrait peut-être leur ouvrir les yeux.Mais les réductions d'effectifs de Renault ne sont pas juste dues à une baisse de la demande française, ils ont aussi pour source les délocalisations massives du constructeur français. Les ouvertures d'usine au Maghreb, en Europe de l'Est ou en Turquie sont autant de preuves que le vrai problème de notre industrie est la concurrence déloyale de certains pays. Et face à ça, le gouvernement reste totalement muet. Toutes nos industries délocalisent, et MM Hollande et Ayrault assistent à la débâcle en spectateurs. Parce que la nouveauté de cet épisode, n'est pas tant l'annonce de Carlos Ghosn, mais le silence assourdissant du gouvernement, qui semble accepter la fin programmée de l'industrie dans notre pays.
En 2008, quelques mois après l'entrée en fonction de M. Sarkozy, Renault avait déjà supprimé plus de 5000 postes. Finalement que ce soit Nicolas Sarkozy ou François Hollande, strictement rien ne change. Ce qui ne change pas non plus est le mépris de Carlos Ghosn. Sans vergogne, il ose maintenant menacer les ouvriers et l'Etat français. Pour les usines restantes en France, il exige un accord sur la compétitivité, sous-entendu une baisse des salaires avant une probable délocalisation. Là encore le gouvernement baisse la tête.
Tant que nous ne nous attaquerons pas aux racines du mal (euro, libre-échange déloyal, charges sur les entreprises trop élevées, faiblesse de la recherche et des investissements), les annonces telles que Renault ou Peugeot vont s'enchainer. M. Montebourg peut déjà rebaptiser son Ministère comme celui de l'effondrement productif.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République