La loi sur la réforme des retraites est passée : après l’avis du Conseil Constitutionnel et la promulgation au Journal Officiel. Comment en est-on arrivé là, et comment les parlementaires des Yvelines ont-ils voté ?
Premier épisode, le faux « débat » à l’Assemblée. Quel dommage que les députés NUPES aient fait de l’obstruction avec leurs milliers d’amendements, empêchant d’arriver à l’article 7 ; même si Benjamin Lucas, député sur la 8ème circonscription, avait créé “64 Borne(s)”, un jeu de société pour aborder la réforme des retraites » et partait d’une démarche constructive.
Second épisode : la commission mixte paritaire, qui a conservé l’âge de 64 ans ; aucun parlementaire des Yvelines n’en faisait partie
Troisième épisode : le vote par le Sénat du texte de la commission ; 6 sénateurs viennent des Yvelines :
- Marta DE CIDRAC, LR
- Gérard LARCHER, Président du Sénat, LR
- Michel LAUGIER, DVD
- Martin LEVRIER, LREM
- Sophie PRIMAS, LR
- Toine BOURRAT, LR
Tous les sénateurs des Yvelines ont voté pour ce texte, y compris et surtout les LR qui ont suivi Gérard Larcher, le Président LR du Sénat, lui-même élu dans les Yvelines
Quatrième épisode : la motion de censure à l’Assemblée. Qui sont nos députés :
- 1ère circ. : Charles RODWELL Ensemble ! (Majorité présidentielle)
- 2ème circ. : Anne BERGANTZ Ensemble !
- 3ème circ. : Béatrice PIRON Ensemble !
- 4ème circ. : Marie LEBEC Ensemble !
- 5ème circ. : Yaël BRAUN-PIVET Ensemble !
- 6ème circ. : Natalia POUZYREFF Ensemble !
- 7ème circ. : Nadia HAI Ensemble !
- 8ème circ. : Benjamin LUCAS NUPES
- 9ème circ. : Bruno MILLIENNE Ensemble !
- 10ème circ. : Aurore BERGE Ensemble !
- 11ème circ. : William MARTINET NUPES
- 12ème circ. : Karl OLIVE Ensemble !
Il n’y a plus de députés LR dans les Yvelines ; rappelons néanmoins que, dans toute l’Assemblée Nationale, seuls 19 députés LR ont osé braver les consignes de leur groupe en votant cette motion de censure. Tous les députés yvelinois de la majorité présidentielle ont voté contre cette motion, et donc pour le passage à 64 ans ; nos 2 députes NUPES ont voté pour cette motion de censure, mais, comme évoqué plus tôt, dommage que leurs amendements aient perturbé le débat et empêché la discussion de l’article 7
La conclusion : ce n’est pas dans les Yvelines que nos élus de la « représentation nationale » ont participé efficacement à la lutte contre cette réforme à 64 ans
Mais cet âge de 64 ans, était-il nécessaire ? de quoi auraient-ils pu débattre ? que pouvait-on proposer ?
Si on prend l’exemple, parmi les régimes spéciaux, de la SNCF : pour des raisons historiques et de démographiques, ce régime est très largement déficitaire ; depuis des dizaines d’années l’état le subventionne donc. Il serait de même possible à l’état de contribuer à l’équilibre du régime général ; Nicolas Dupont Aignan avait proposé de réduire de 12 à 2 milliards d’euros la contribution nette de la France à l’Europe, et d’affecter ces 10 milliards d’économies à l’équilibre du régime des retraites
On pouvait également lutter contre la fraude ; dans son ouvrage « Cartel des fraudes », Charles Prats, ex-vice-président du Tribunal de grande instance de Paris montre, parmi les incohérences relevées, que 252 personnes sont âgées de 120 ans et que l’allocataire le plus âgé a… 128 ans ; mais il faudrait un peu de volonté politique, ce que nos gouvernants n’ont plus depuis l’arrivée de Mitterrand à l’Elysée en 1981.
On pouvait surtout se contenter d’inciter à partir à 64 ans, en mettant en place par exemple une décote pour ceux qui partent plus tôt, en tenant compte des carrières longues et des trimestres déjà acquis.
On pouvait enfin prendre le problème à son origine, en diminuant le chômage -ce qui aurait augmenté les cotisations-, et en favorisant l’emploi pour les séniors.
Il y avait donc moyen de débattre, et de combattre ce passage à 64 ans, qui n’est pas indispensable et dont les Français ne veulent pas. Mais la démocratie en France, ce n’est plus écouter les Français.
Aux prochaines élections, il faudra s’en souvenir et envoyer à l’Assemblée et au Sénat de véritables représentants du peuple français.
Olivier GALLANT
Secrétaire Départemental – Yvelines