Le gouvernement vient d’annoncer pour le budget 2014 la suppression des avantages fiscaux dont bénéficiaient les familles françaises ayant un enfant scolarisé dans le secondaire et le supérieur afin de financer la branche famille de la Sécurité sociale. Une famille dont l’enfant était scolarisé dans le secondaire ou le supérieur bénéficiait d’un crédit d’impôt pouvant monter jusqu’à 183 euros par enfant. La suppression de cette aide aux familles des classes moyennes va rapporter à l’Etat près de 500 millions d’euros par an et coûter autant aux familles qui payent des impôts.
Les 2,2 millions de ménages touchés par cette mesure seront ravis d’apprendre qu’il s’agit là, pour le gouvernement, d’une « mesure de justice fiscale » puisque s’ils payent des impôts, c’est qu’ils sont quelque part des nantis ! Encore une fois, c'est la classe moyenne, celle qui est assez riche pour payer des impôts et se voir exclue des systèmes d'aide mais pas assez pour ne pas regarder son budget chaque mois, qui va passer à la caisse.
Les promesses de « pause fiscale » n’auront donc tenu que deux jours car derrière les mots, il s'agit bien d'une nouvelle hausse de la fiscalité. Le temps de s’apercevoir que les promesses clientélistes faites le lundi allaient coûter trop cher le mardi. En effet, la non-réforme des retraites, qui conduit à faire payer aux jeunes les pensions d’hier et d’aujourd’hui des retraités, et la hausse de la CSG pour les entreprises contre une baisse des cotisations de la branche famille, va donc être financée en partie par les familles avec cette « réforme des prestations familiales »
En réalité, les socialistes ne connaissent rien d'autres que les augmentations d'impôts qui leur tiennent lieu de réforme. Avec plus de 70 milliards de hausse d'impôts et de taxes depuis le quinquennat, la gestion des comptes publics par les socialistes est claire. Toute la technicité des hauts-fonctionnaires qui peuplent ce gouvernement est mise au service d’ajustements techniques permettant d’augmenter les impôts sans douleur sur des catégories qui ne descendront pas dans la rue afin d’éviter de mettre en œuvre quelques unes des réformes structurelles dont notre pays a besoin pour réduire ses dépenses.
Et in fine, ce seront encore les jeunes des classes moyennes qui en subiront les conséquences, eux qui ne cassent rien, qui ne manifestent pas, qui ne revendiquent rien. Eux qui ont vu leur accès aux bourses se restreindre à seulement 5% des étudiants, l’accès au logement être de plus en plus prohibitif, le coût de la santé s’envoler, le coût des formations supérieures augmenter, leur perspective d'avoir une retraite à taux plein à un âge raisonnable disparaitre et qui sont les premières victimes de l'envolée du chômage.
Nicolas Calbrix
Président de Debout les Jeunes