Le Gouvernement a annoncé cet après-midi la poursuite du projet de réforme de l’assurance chômage, qui conduira au durcissement des conditions d’accès aux allocations chômage, que ce soit d’un point de vue du nombre de bénéficiaires (éligibilité) ou du montant des allocations dans le temps (dégressivité).
Cette annonce est provocatrice, à contre-sens de la situation économique et sociale de notre pays. Des centaines de milliers d’emplois perdus. Un halo du chômage inédit. Des secteurs économiques entiers au bord de la rupture. Ce sont un million de Français de plus qui bénéficient aujourd’hui de la banque alimentaire.
Et pendant ce temps-là, Elisabeth Borne et une administration au salaire fixe et à l’emploi garanti viennent nous présenter une réforme budgétaire de restriction des allocations chômage ? Cette réforme est maladroite, inacceptable, odieuse pour ces 850.000 vies brisées qui verront leurs droits réduits.
Au lieu d’affaiblir les plus démunis, les plus précaires, le Gouvernement devrait susciter un espoir, offrir des perspectives, assurer un revenu décent aux chômeurs tout en leur donnant les moyens d’une véritable réinsertion.
Au-delà de cette réforme du chômage indécente, il faut également d’urgence compléter le système d’aide pour les oubliés du régime, les jeunes, les étudiants, les fins de droit, avec un projet digne, décent.
Voilà pourquoi nous proposons aussi la mise en place de 200.000 « contrats de travail universel ». Un revenu universel en échange d’un travail concret, au service des collectivités, des mairies, des hôpitaux. Contre une allocation décente, nous proposons de compenser les « petits boulots » perdus par ces « contrats de travail universel » sur six mois ou un an, en faisant appel à nos organismes publics qui ont tant besoin d’aide durant cette période ! En quart-temps, en mi-temps, jeunes et chômeurs pourraient rendre des services d’utilité publique auprès de la collectivité. Nos concitoyens en difficulté auraient un vrai revenu et sortiraient de l’isolement social auquel les mesures coercitives les condamnent. Offrons à tous des perspectives économiques et une réinsertion digne.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout La France
Député de l’Essonne