Le 21 juin 2019,
Le Gouvernement aura attendu que les élections européennes soient passées avant de présenter sa réforme de l’assurance-chômage qui s’attaque aux chômeurs plutôt que de s’attaquer aux causes du chômage, et ce, au mépris de tout accord avec les syndicats.
Les objectifs de la réforme de l’assurance-chômage du Gouvernement cherchent encore à punir les Françaises et les Français qui traversent des difficultés au lieu de résoudre les vrais problèmes, à savoir le chômage lui-même et les fraudeurs qui abusent du système.
Bien sûr, notre système a besoin d’économies et d’incitations à reprendre un travail pour ceux qui le peuvent. C’est d’ailleurs pour cette raison que Debout la France propose le « Travail Universel » à savoir l’obligation que tout bénéficiaire des aides sociales, dont le chômage, consacre 1 jour par semaine à la collectivité.
Cependant, la France compte près de 2.5 millions de chômeurs, dont 990 000 chômeurs de longue durée, pour seulement 200 000 emplois vacants selon la Dares. Autrement dit, si tous les emplois disponibles en France étaient occupés, il resterait 2.3 millions de chômeurs.
Ainsi, il ne faut pas inverser les responsabilités politiques ! La grande majorité des chômeurs subissent une politique économique absurde et ne peuvent pas inventer des emplois qui n’existent pas.
Ce n’est pas en durcissant injustement les critères d’accès aux droits du chômage ni en baissant les indemnités des chômeurs par une révision des modalités de calcul ou encore en instaurant une dégressivité pour les cadres, que les demandeurs d’emploi de bonne foi retrouveront un travail !
De plus, le Gouvernement n’apporte pas de solution efficace à la précarisation progressive du marché du travail. Cette précarisation se traduit notamment par la multiplication des contrats courts alors même que près de 70% des embauches correspondent à des contrats de moins d’un mois. Bien qu’Emmanuel Macron a promis durant sa campagne présidentielle qu’il instaurerait un système de bonus-malus pour pénaliser les entreprises qui ont abusivement recours aux contrats courts, nous pouvons déplorer que le dispositif mis en place à partir de 2020 ne se cantonne qu’à sept secteurs d’activité et qu’il exclue certains domaines parmi les plus concernés comme ceux du bâtiment, de la santé ou encore de l’audiovisuel. Par ailleurs, l’instauration d’une contribution de 10€ par CDD d’usage est symboliquement positive mais ne changera concrètement pas grand chose.
Enfin, si certains dispositifs de formation et d’accompagnement peuvent aller dans le bon sens notamment afin de palier les quelques 200.000 emplois inoccupés et d’adapter les compétences aux métiers nouveaux, ils restent insuffisants face au chômage de masse qui persiste dans notre pays, notamment chez les seniors.
En vérité, cette réforme n’est pas à la hauteur des mutations de notre modèle économique ni des évolutions du marché du travail qui en découlent. Le meilleur moyen de réaliser des économies et de réduire le chômage ne repose ni sur des mesurettes technocratiques ni sur quelques coupes budgétaires, mais bien sur une vision ambitieuse permettant de créer de l’emploi.
Or, le véritable levier de création d’emploi consiste créer de la richesse en menant une politique de relance de la croissance dont voici les axes majeurs proposés par Debout La France :
– Patriotisme économique et concurrence loyale: la France doit se défendre dans la mondialisation et abroger la directive « travailleurs détachés » (qui permet à des centaines de milliers de travailleurs européens low-cost d’occuper 600.000 contrats sur notre sol sans payer les charges sociales françaises).
– Un choc fiscal de bon sens : l’exécutif doit mettre fin au matraquage fiscal des ménages, rétablir la justice fiscale entre les multinationales et les TPE/PME, et accorder des bonus fiscaux aux entreprises qui produisent, investissent et embauchent sur notre territoire.
– Une commande publique au service de l’économie nationale : comme aux Etats-Unis, l’argent des contribuables doit créer des emplois en France en réservant au moins 50% des commandes publiques aux entreprises produisant dans notre pays.
– Un Etat stratège : l’Etat doit protéger ses fleurons nationaux, s’appuyer sur les forces vives du pays pour exporter à l’étranger et développer sur notre sol de grands programmes d’avenir en investissant massivement dans les infrastructures, la recherche, l’innovation et l’industrie.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout La France
Gerbert Rambaud
Avocat au barreau de Lyon et de Paris
Délégué national DLF au Progrès social et à la Participation