Le budget de l’Aide médicale d’Etat (AME) fait tanguer le gouvernement.
Michel Barnier annonce vouloir maintenir l’AME, tout en plaidant pour une « maîtrise des dépenses». « Il est important de s’assurer que l’AME ne soit jamais détournée de son but, à savoir un outil de santé publique », appuie le chef du gouvernement.
Après avoir prévu initialement de l’augmenter de 8 % dans le budget 2025, les crédits de l’AME seront gelés à hauteur de 1,3 milliards d’euros ( ce qui représente le déficit de l’hôpital l’année dernière ). Son budget a plus que doublé depuis le début des années 2010, où il était de 500 millions d’euros. Le nombre de bénéficiaires a lui aussi doublé sur la période. Il est aujourd’hui de 466 000. Et près de 25% sont mineurs.
L’AME ne représente qu’une goutte d’eau dans l’océan des dépenses de la Sécurité Sociale, nous dit-on : 0,5 % sur un budget total de 235,8 milliards d’euros en 2022 ! Et seulement 50 % de la population éligible en fait la demande.
Mise en place en 2000, par la loi du 27 juillet 1999, elle s’adresse aux ressortissants étrangers en situation IRREGULIERE et donne droit à la prise en charge à 100 % des soins médicaux et hospitaliers avec dispense de frais.
3 conditions (sauf pour les mineurs) : résider en France depuis plus de 3 mois, être en situation irrégulière, percevoir des ressources qui ne dépassent pas un certain plafond. (850 euros par mois)
Il s’agit d’abord de soins classiques, à l’exception de la PMA et des cures thermales ; mais depuis le 1 er janvier 2021, au bout de 9 mois, des soins non urgents sont aussi remboursés : oreilles décollées, gastroplasties pour obésité, rhinoplasties …ainsi que les transports sanitaires, kiné …
Elle répond à une triple motivation :
- Principe d’ordre éthique et humanitaire avec l’obligation de soulager les souffrances d’autrui
- Sanitaire Lutter contre la propagation des maladies contagieuses et éviter le développement de maladies graves.
- La pertinence de la dépense publique, en évitant l’aggravation et l’hospitalisation
Madame Darrieussecq, la nouvelle Ministre de la santé, estime que c’est un dispositif utile et bien géré, bien contrôlé par l’Assurance Maladie de façon stricte ; nous sommes donc rassurés; et que c’est une assurance sur la santé des Français pour éviter les contagions. Cependant des risques d’abus ou de fraudes pourraient encore être mieux maîtrisés, nous dit le rapport sur l’AME de décembre 2023 ; qui constate aussi que l’AME contribue au maintien dans la clandestinité de longue durée.
A noter qu’un dispositif existe pour ceux qui sont sur le territoire depuis moins de 3 mois ou qui ne sont pas admis à l’AME, qui permet de recevoir des soins urgents : c’est-à-dire ceux dont l’absence mettrait en jeu le pronostic vital, ou pourrait entrainer une altération grave et durable de l’état de santé .il s’agit du DSUV : dispositif de soins urgents et vitaux. L’Assurance Maladie prend en charge l’intégralité de ces soins : 70 millions d’euros en 2023.
Quand il a été question de supprimer l’AME, ce fut un tollé ; certains médecins même voulaient désobéir à l’Etat et soigner gratuitement, arguant une négation d’humanité faisant courir des risques majeurs à la santé publique et posant un problème éthique insoluble : déterminer à partir de quand une maladie est suffisamment grave pour être prise en charge ; en effet, détecter une maladie suffisamment tôt évite l’hospitalisation.
Ceux qui proposent cette suppression ou une révision seraient donc des personnes inhumaines, qui n’ont pas de cœur et qui s’attaquent aux plus faibles, les laissant mourir ou souffrir sans réagir. Ils mettraient même en danger la santé de ces personnes et la leur et participeraient ainsi à la surcharge des hôpitaux.
Médecins du Monde et plusieurs autres institutions défendent l’intégration des usagers de l’AME dans le Régime Général de la Sécurité Sociale.
L’Université Sorbonne Paris Nord, qui propose un DU santé des migrants, parle même d’un loupé de l’universalisation de la protection santé, qui, avec l’AME, sort ces bénéficiaires sans titre de séjour de la société et donc ne protège pas la dignité de tout être humain.
Encore une fois, on nous fait une leçon de morale qui contient des inversions de valeur (ce qui est fréquent surtout depuis la crise Covid) et ne fait que diviser les Français.
Car enfin, où est la dignité humaine et l’Egalité Républicaine quand (IFOP mars 2023) on sait que :
-1/ 4 des Français qui ont cotisé toute leur vie renonce à des soins, ne peut avoir un scanner car il y a des dépassements d’honoraires,
-Quand plus de 11 % de Français n’ont plus de médecin traitant et que « Sans médecin traitant déclaré, vous serez moins bien remboursé. Il est en effet important que vous preniez le temps de choisir un médecin traitant pour assurer le suivi de votre santé.5 sept. 2024 ! »
-Qu’ils sont dans des déserts médicaux où ils n’arrivent pas à avoir de rendez-vous ni chez le généraliste, ni chez le spécialiste.
-Qu’ils n’ont pas droit aux transports pour beaucoup de pathologies, alors que le migrant se verra transporter dans une grande ville à 1 heure de route par un taxi payé par l’Etat.(c’est mon expérience).
-Qu’il est fortement envisagé que le remboursement des consultations par la sécurité Sociale soit diminué à 60 % avec donc une augmentation des mutuelles.
-Que de nombreux Français renoncent à une mutuelle complémentaire, sont très mal remboursés des frais d’optique, des frais dentaires ; que le remboursement des fauteuils roulants n’est toujours pas à 100 %.
Et on pourrait continuer la liste..
On pourrait parler aussi de toutes les aides proposées aux migrants (transports publics – 50% de réduction dans les métropoles -et sanitaires, cantines, bilans de santé, salles et clubs de sport, hébergement d’urgence, banque alimentaire, tarifs sociaux dans une collectivité )..
L’AME contribue à préserver l’ensemble de la population des risques épidémiologiques et sanitaires ce qui revient à dire que les migrants sont potentiellement porteurs de maladies infectieuses avec des conséquences sur la population générale ( transmission et risque accru de circulation de germes multirésistants) .Les données épidémiologiques sont mal connues en particulier parce qu’il est interdit de faire des statistiques ethniques .Certaines pathologies justifient un dépistage systématique , et des examens complémentaires , avec des traitements parfois très couteux : Hépatites , VIH ..
Citons les infections parasitaires (paludisme, parasitoses intestinales, amoebose…) bactériennes (tuberculose, typhoïde..) de plus en plus résistantes aux antibiotiques, virales ( VIH, hépatite B et C )…Ces pathologies , souvent mal connues des non-spécialistes, sont souvent prises en charge en milieu hospitalier.
Les migrants, jeunes, sont souvent en bonne santé ; cependant, les maladies chroniques augmentent : insuffisance rénale pouvant nécessiter une dialyse, maladies du sang, cancers.
Face à cette aide qui divise les Français en donnant à juste titre un sentiment d’injustice et d’une générosité dévoyée au détriment des cotisants français, Debout la France fait le choix de garantir la cohésion nationale, et d’aider à assimiler et tirer le meilleur d’une diversité qu’elle est capable d’accueillir. Evidemment, la France, digne de son identité humaniste, ne peut laisser sans soins des personnes sur son sol d’autant plus qu’une dégradation de leur état sanitaire pourrait menacer le reste de la population .Pourquoi ne pas créer des dispensaires gérés par l’Etat dans chaque Département ?
La France doit se donner les moyens d’assimiler les populations qu’elle accueille, sans tomber dans une fausse compassion et aggraver les injustices.
Au moment où on demande encore à nos concitoyens qui ont cotisé toute leur vie de faire des efforts, qu’ils renoncent aux soins, supplient un rendez-vous chez un médecin, sont mal remboursés, on parle d’augmenter l’AME, ce qui frise l’indécence.
https://www.debout-la-france.fr/projet/cohesion-nationale/
https://sante.gouv.fr/IMG/pdf/rapport_ame-decembre-2023.pdf
https://www.ameli.fr/oise/assure/droits-demarches/situations-particulieres/situation-irreguliere-ame