PARIS, 31 mars 2012 (AFP) – Nicolas Dupont-Aignan, candidat souverainiste à l'Elysée, s'est dit "choqué" du refus du gouvernement de laisser auditionner les chefs du renseignement par le Sénat, samedi sur BFMTV2012/Le Point/RMC.
"Cela me choque beaucoup. Ce n'est pas ma conception de la démocratie. Il n'y a pas une démocratie au monde où on pourrait oser cela", a déclaré le président de Debout la République.
"Et en même temps, le gouvernement envoie M. Squarcini (directeur central du renseignement intérieur, DCRI, ndlr) sur les ondes remplacer les ministres", a-t-il dénoncé.
Bernard Squarcini et Erard Corbin de Mangoux, directeur général de la sécurité extérieure (DGSE) seront en revanche entendus le 4 avril par la délégation parlementaire au renseignement, dont les membres (4 députés, 4 sénateurs) sont tenus au secret.
"Je n'ai pas ce fonctionnement de l'Etat. Je crois à un Etat, ce sont les ministres qui vont à la télévision et les fonctionnaires obéissent aux ministres et rendent des comptes devant les parlementaires", a-t-il insisté, fustigeant "une démocratie du spectacle, de la superficialité, qui lasse profondément les Français".
"Il serait normal que le parlement puisse auditionner les uns, les autres, ce ne serait pas un crime de lèse majesté", a-t-il ajouté.
Selon lui, "il y a des fanatiques en France" et "que je sache, la responsabilité du Qatar dans le développement de certains fanatismes n'est pas absent (…) alors j'aimerais qu'on clarifie les relations d'Etat à Etat avec le Qatar".
"Et j'aimerais qu'on arrête de dresser les Français les uns contre les autres", a-t-il plaidé. "En revanche, on a laissé se développer des fanatiques, des réseaux malsains", a-t-il regretté, notant que "quand on veut les arrêter, on les arrête, mais simplement, c'est bizarre, c'est juste avant les élections, jamais après, curieux".
S'il est un "candidat gaulliste, c'est pour essayer de reconstruire une certaine morale politique, une autre idée de la France et de la démocratie", a-t-il ajouté.
Interrogé sur cette question de morale politique après la proposition de François Bayrou (MoDem) d'interdire le financement des campagnes présidentielles par les particuliers, M. Dupont-Aignan a estimé que ce n'était pas "le vrai problème".
"Le vrai problème est de faire de vraies enquêtes sur les financements illégaux et la mise en prison de M. (Patrice) de Maistre, qui était quand même le gestionnaire de fortune de Mme Bettencourt et l'interlocuteur de M. Woerth (alors trésorier de l'UMP, ndlr), devrait quand même alerter l'opinion sur les dangers des fraudes", a-t-il souligné, demandant que "la justice marche pour tous ceux qui fraudent".