Hier dans le Lot une mère a perdu son nouveau-né en se rendant à la maternité. Ce drame est terrible et je tiens à témoigner de ma profonde émotion aux deux jeunes parents. Mais ce drame provoque surtout mon indignation. Comme responsable politique, je dis haut et fort que l’État a failli dans sa mission de service public.
En effet ce drame aurait pu être évité si une maternité avait existé proche du domicile du couple. Or celui-ci habitait à plus d'une heure de route de la maternité la plus proche. Le cas du département du Lot est hélas devenu la règle dans notre pays. Les services publics censés assurer une République une et indivisible sont détricotés. Nos territoires ruraux sont victimes d'un abandon criminel de la part des pouvoirs publics depuis 10 ans. Ainsi entre 2001 et 2010 un cinquième des maternités ont fermé en France alors que notre pays a la chance de connaître un taux de natalité élevé.
Lors de la campagne présidentielle qui m'a mené aux quatre coins de France pendant plus d'un an, j'ai pu constater le désarroi des élus locaux et des habitants de nos campagnes qui ont l'impression d'être traités comme des citoyens de seconde zone. Depuis le traité de Barcelone en 2002 libéralisant les services publics, les gouvernements successifs ont fait un choix : le sacrifice des territoires ruraux.
Pour ma part je ne me résouts pas à cet abandon. C'est pourquoi j'ai proposé pendant la présidentielle l'obligation, pour chaque jeune médecin, d'exercer pendant deux ans en milieu rural. D'autre part il faut faire des priorités dans nos dépenses. Par exemple l'AME coûte aujourd'hui près de 700 millions d'euros par an. Je propose donc sa suppression et l'accueil des étrangers en situation irrégulière dans des dispensaires. Mais le principal choix est celui à faire entre les marchés financiers et les Français. Aujourd'hui nous donnons plus de 50 milliards d'euros d'intérêt aux banques. 50 milliards d'euros, cela équivaut à la construction d'environ 100 hôpitaux. Pourtant nous continuons à emprunter sur des marchés financiers pour de l'argent qui appartient à tous les Français. En réalité François Hollande, comme Nicolas Sarkozy, a fait le choix des banques plutôt que celui du peuple.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l'Essonne
Président de Debout la République