La semaine passée, j’ai vécu en tant que Conseillère départementale un épisode odieux qui montre à quel point notre démocratie est malade et comment certains dirigeants politiques s’estiment au-dessus des valeurs républicaines qui devraient pourtant les animer.
Lors de la session dédiée au vote du budget primitif à Amiens, les élus réunis devaient échanger sur plusieurs sujets à l’ordre du jour, en particulier celui de l’accueil des mineurs isolés et non accompagnés qui sont financièrement pris en charge par les Départements.
De l’aveu même du Président des Départements de France Dominique Bussereau, « juppéiste » devenu « Macron-compatible », le nombre de mineurs étrangers isolés arrivés dans notre pays et que les contribuables prennent en charge est hors contrôle. Le coût est passé de 500 millions d’euros à 1 milliards entre 2015 et 2017. Il atteint déjà les 1,5 milliards d’euros cette année et arrivera sans aucun doute à 1,9 milliards avant 2019.
Confronté à cette situation du fait de l’incapacité de l’Etat à maîtriser nos frontières à cause de l’abandon de notre souveraineté à l’Union Européenne et à l’espace Schengen, le département de la Somme doit faire face à ces nouvelles dépenses alors que ses missions sont nombreuses et que les dépenses obligatoires comme le RSA ou l’APA ne cessent d’augmenter. J’ai ainsi déposé en tant qu’élue un amendement pour demander au Président du Département de la Somme d’engager une action avec ses homologues de la France entière pour contraindre Emmanuel Macron à réagir.
Ma position de bon sens est celle d’une écrasante majorité de Français qui voient bien que la situation migratoire en France, déjà désastreuse depuis 30 ans, est devenue dramatique. Les contribuables ne peuvent plus supporter davantage de sacrifices fiscaux, ni la dégradation du service public alors que le gouvernement Macron multiplie les atteintes au pouvoir d’achat et les hausses de taxe.
Refusant d’écouter mon amendement, l’ensemble des élus de gauche ont quitté la salle durant ma prise de parole. Leur président de groupe, M. Lec a alors tenté une manipulation rhétorique honteuse en évoquant de possibles poursuites judiciaires, m’accusant de pouvoir inciter, par la diffusion de mon amendement sur les réseaux sociaux, à la tenue de propos injurieux ou haineux, comme ce fut déjà le cas selon lui sur Abbeville. Quand aux élus de Droite, ils ont tous voté avec la Gauche le rejet de mon amendement.
En réalité, à l’image de toute la pensée unique, cet élu de gauche considérait de facto qu’une opinion différente de la sienne ne pouvait exister, et que nul n’avait plus le droit en France de contester la politique migratoire d’Emmanuel Macron alors même quand on s’appuie sur des chiffres et des réalités concrètes pour dénoncer leur idéologie irresponsable.
Le lendemain, alors que le Procès-Verbal de la séance précédente était soumis au vote d’approbation, j’ai demandé à M. Lec si je devais me sentir menacée d’éventuelles poursuites judiciaires du fait de ses propos de la veille que je pouvais considérer comme menaçants et diffamatoires. Il s’est alors ravisé et a souhaité modifier son verbatim… Courageux ? Mais pas téméraire !
Cette situation ubuesque m’a évidemment fait penser à ce que vivait Nicolas Dupont-Aignan, convoqué par le Parquet pour avoir publié et commenté des chiffres objectifs de l’INSEE sur l’immigration qui ne plaisaient pas au pouvoir !
Elue de terrain sur le canton de Corbie, je me sens parfois bien seule au Conseil Départemental face à la machine politicienne à laquelle je fais néanmoins face, forte de mes convictions, de la confiance des électeurs et des réalités que je vis avec la population.
Je ne suis ni une carriériste ni une cynique, je suis une citoyenne qui a pris ses responsabilités face à la situation inacceptable que je voyais au quotidien dans mon territoire sammarien, dont les habitants courageux et travailleurs ont été abandonnés aux effets de la mondialisation sauvage et de l’immigration sans contrôle.
Je ne regrette pas de m’être engagée car j’ai compris en arrivant au Conseil Départemental que le système des partis qui nous gouvernait vivait en vase clos. Auto-satisfaits d’eux-mêmes, en connivence permanente entre la fausse droite LR/UDI et la fausse gauche PS/En Marche/Verts ou PCF, ils conduisent en parfaite connivence la même politique malgré les promesses de changement faites à leurs électeurs quand les urnes doivent parler.
J’ai voulu partager ce moment pour que les électeurs sachent que nous ne devons rien lâcher. Le système des vieux partis, même ripoliné avec En Marche, est en train de s’effondrer et de paniquer. Face au retour de bâton de la réalité que vivent les Français, ils ne leur restent que la propagande et la menace de la police de la pensée.
Je ne lâche rien et je sais que les Français comme toujours dans leur histoire, ne lâcheront rien non plus face à la confiscation de notre pays par une petite caste qui se croit tout permis.
Patricia Wybo
Conseillère Départementale DLF de la Somme