Hier, le groupe PSA a annoncé la suppression de 8 000 postes en France et la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-bois. Si certains pointent les erreurs qu’aurait commises la direction du groupe, en réalité, cette annonce doit beaucoup plus à la politique européenne.
Victime de la politique européenne
Il ne faut pas négliger la responsabilité des politiques européennes dans les annonces faites hier par PSA. En premier lieu, le trou d’air des principaux marchés de PSA (France, Espagne, Italie) doit beaucoup aux politiques absurdes mises en place par les gouvernements de ces pays. Les politiques d’austérité sauvage poussent les consommateurs de ces pays à repousser le renouvellement de leurs voitures, provoquant un effondrement des ventes, dont PSA n’est qu’une victime.
Ensuite, PSA est aussi la victime du libre-échange anarchique mis en place sur le territoire européen. Alors que tous les constructeurs asiatiques peuvent encore compter sur un marché protégé de la compétition internationale pour leur assurer des marges leur permettant d’affronter le retournement des marchés, les constructeurs européens dépendent d’un marché ouvert à tous les vents. PSA affronte les constructeurs coréens en Europe sans pouvoir vendre en Corée…
Enfin, PSA est également une victime de l’euro cher, qui le rend moins compétitif. En ayant été plus lent à délocaliser sa production que Renault (PSA produit encore 44% de ses voitures en France, contre 23% seulement pour l’ancienne régie nationale), le groupe produit trop dans des pays à monnaie chère (une 208 coûte 700 euros plus cher à produire en France qu’en Europe de l'Est). Comme pour l’aéronautique, l’euro cher pénalise tout ce qui est fabriqué en France.
Laurent Pinsolle
Porte-parole de Debout la République