Depuis quelques mois, les autorités de santé publique et des milliers de familles françaises s’inquiètent de la hausse inquiétante par certains jeunes du protoxyde d’azote à des fins récréatives.
Face à ce dangereux phénomène de société, le gouvernement a choisi une campagne de prévention expliquant comment bien inhaler le protoxyde d’azote pour se protéger au lieu de dissuader les jeunes de consommer ce gaz ! Bien sûr, les campagnes de santé publique doivent viser l’efficacité sanitaire, mais il faut avant tout s’attaquer à la banalisation de la consommation de ce gaz !
L’usage détourné du protoxyde d’azote est un phénomène en pleine recrudescence auprès des collégiens, lycéens et étudiants mais aussi des jeunes actifs. Ce gaz est en vente libre, sous forme de cartouches (pour les siphons à chantilly par exemple) ou de bonbonnes.
Son usage détourné consiste à inhaler le gaz par le biais d’un ballon, après avoir « cracké » la cartouche pour l’ouvrir. L’effet de ce gaz est une hilarité temporaire, qui semble inoffensive alors qu’il comporte de nombreux risques pour la santé !
Le produit est bon marché et facilement accessible dans les commerces de proximité et sur internet, quel que soit l’âge des consommateurs.
Hélas, contrairement à son image sympathique de « gaz hilarant », le protoxyde d’azote présente bien sûr des dangers immédiats pour la santé des jeunes et, si la consommation est répétée, des risques de sérieux troubles neurologiques, psychiatriques et cardiaques.
Le Ministère des solidarités et de la santé, impuissant à protéger nos jeunes et incapable d’un vrai message de prévention, se contente de rappeler que « c’est mieux de ne pas prendre de proto ! » Comment croire que l’on va sensibiliser les consommateurs avec un message aussi faible ?
Le gouvernement appelle cela un travail de sensibilisation et d’information. Il diffuse aux associations, collectivités locales et personnes en lien avec les jeunes des affichettes et autres supports de communication en particulier en juillet/août avec la campagne « un été sans souci », car la période estivale est propice à ces consommations festives de gaz hilarant.
De plus, le gouvernement y rajoute un volet pseudo-écolo « le proto, c’est pas écolo ! » : car les cartouches et les ballons se dégradent évidemment très lentement dans la nature. Comment croire qu’un tel message puisse être entendu ?
Le rôle du gouvernement est de lutter contre la consommation des drogues, pas de l’encourager ou de l’accompagner avec des messages complètement abêtissants.
Debout la France propose une vraie politique de prévention des risques, bien en amont, avec des messages de vérité qui parlent à l’intelligence et au sens des responsabilités des jeunes.
Quand allons-nous prendre en compte ce vrai problème de santé publique qui mine nos jeunes, que sont les différentes drogues, traduisant un mal-être profond ?
Enfin, il faut prendre certaines mesures de bon sens comme l’interdiction de la vente du protoxyde d’azote aux mineurs et envisager son remplacement pour usage domestique par d’autres gaz inoffensifs.
Véronique Rogez, Déléguée nationale de Debout La France en charge de la Santé.