En ce jour du 15 août, je salue l'initiative de nombreux diocèses français qui appellent à la défense et à la protection des chrétiens d'Orient.
Les chrétiens d'Orient vivent aujourd'hui un calvaire sans précédent : une purification religieuse qui n'est pas si éloignée d'une purification ethnique. Ils sont aujourd'hui exposés aux conséquences catastrophiques de l'intervention américaine en Irak et du soutien de l'Union Européenne et des Etats-Unis à l'opposition à Bachar-el-Assad en Syrie : l'avènement d'un califat de l'Etat islamique en Irak et au Levant qui leur donne ce faux choix entre la conversion à l'islam, la valise ou le cimetière. lI y avait 500 000 chrétiens en Irak avant l'invasion des Etats-Unis, la moitié a dû s'exiler . Un million de chrétiens a quitté la Syrie, ces trois dernières années.
La France a accueilli, cette année, 1500 réfugiés chrétiens d'Orient sur son sol. Ce geste humanitaire devait avoir lieu. Notre pays a pris la part qui lui revient. La France organise le 8 septembre une conférence internationale consacrée au sort et à l'avenir des minorités d'Orient, cette initiative doit être saluée.
Néanmoins, la première responsabilité du gouvernement français est de favoriser les conditions d'un maintien sur place de ces populations. Ces minorités n'ont nulle envie de quitter le pays qui est le leur depuis des siècles et jouent un rôle irremplaçable de trait d'union et de médiateur entre l'Occident et l'Orient. Elles permettent au monde arabo-musulman de ne pas se replier sur lui-même et de se moderniser.
Au lieu de favoriser ou de provoquer, par la guerre, la chute de régimes certes autoritaires mais qui garantissent la stabilité (et donc la paix) au Proche-Orient, la responsabilité de l'Occident, et particulièrement de la France est de permettre aux chrétiens d'Orient de demeurer chez eux et d'y vivre paisiblement, sans persécution ni menaces.
La Russie a proposé, la semaine dernière, de créer une coalition internationale contre Daesh, comprenant l'Irak, la Turquie et l'Arabie Saoudite mais aussi l’armée régulière de Bachar al-Assad pour combattre l'Etat islamique. Si la France et les Etats-Unis acceptaient de participer à cette coalition, nos forces seraient démultipliées pour combattre ce fléau et défendre de manière efficace les chrétiens d'Orient et les autres minorités, dans ces pays.
François Hollande comme Nicolas Sarkozy préfère la croisade occidentale contre la Syrie de Bachar-el-Assad. Cette politique de soutien aveugle à l'opposition syrienne a contribué au chaos, dont le califat est le résultat. Ils doivent maintenant faire amende honorable et renouer au plus vite avec une politique servant à la fois l'intérêt national et la stabilisation du Proche-Orient.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout la France
Député – Maire d'Yerres