Le Mardi 19 juillet 2016, Nicolas Dupont-Aignan Président de Debout la France et candidat à l’Election Présidentielle de 2017 intervenait à l’Assemblée Nationale à l’occasion de la séance consacrée à la prorogation de l’état d’urgence.
Intervention de Nicolas DUPONT-AIGNAN, Député de l’Essonne, dans le cadre du débat relatif à la prorogation de l’état d’urgence
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs,
Chers Collègues,
Combien d’attaques armées, de meurtres barbares, d’attentats ignobles, faudra-t-il subir dans notre pays pour que votre gouvernement se donne enfin les moyens de vraiment protéger les Français ?
Des frères Kouachi à Amédy Coulibaly, en passant par Larossi Abballa, le kamikaze de Nice et les monstres du Bataclan, tous les terroristes qui ont fait couler le sang sur notre sol auraient dû, au moment de leurs crimes, soit être en prison, soit bannis de notre territoire.
Si l’on suit leur parcours, on comprend qu’ils sont passés entre les mailles du filet en raison de la faiblesse de l’Etat nourrie par le laxisme des gouvernements successifs.
Oui, nous payons très cher la fin du contrôle des frontières.
Très cher aussi, la suppression de la double peine. Dans la quasi-totalité des pays, un étranger qui commet des crimes et des délits est expulsé du territoire.
Nous payons cher aussi le laxisme judiciaire de la loi Taubira qui a outrageusement favorisé les peines alternatives. Loi qui s’explique tout simplement par votre refus de construire les places de prison nécessaires…
Je pourrais aussi évoquer le coût exorbitant pour la cohésion nationale de la complaisance de l’Etat à l’égard du financement étranger de nos mosquées. L’argent de l’étranger ne doit plus financer les cultes !
Mais ce n’est sans doute pas en allant monnayer très cher des conférences privées dans les pays du Golfe que l’on pourra ensuite leur interdire de pousser leurs pions sur notre territoire…
Nous payons cher enfin cette complaisance en matière de politique étrangère à l’égard des pays qui ont toléré le groupe Etat Islamique et l’ont laissé prospérer.
Oui, mes chers collègues, les terroristes islamistes sont les enfants des lâchetés successives des dirigeants qui ont oublié que l’histoire se venge toujours des naïfs, des faibles et des cyniques.
Que faire alors, maintenant ? Il faudra du temps, c’est vrai, pour reconstruire l’Etat régalien tant abimé. Mais faut-il encore s’en donner les moyens.
Croit-on sincèrement que l’on pourra assurer la sécurité du territoire avec 70 000 postes de moins de forces de l’ordre et de militaires qu’en 2007 ? Nos valeureux soldats comme nos courageux gendarmes et policiers sont épuisés.
Qu’attend-on pour lancer un plan massif de recrutement notamment de personnels administratifs pour remettre sur le terrain les agents opérationnels ? Mais avant que ces mesures ne portent leurs fruits, il y a urgence à agir.
Vous avez parlé, Monsieur le Premier ministre, à juste titre, de « guerre », mais vous ne pouvez pas la gagner car vous êtes prisonnier de la vision idéologique, voire sectaire, de l’état de droit de votre Président de la République, comme de votre majorité.
Gagner la guerre contre un ennemi aussi déterminé et aussi lâche n’est pas possible dans le cadre d’un état de droit de temps de paix. C’est un non-sens absolu.
Prisonnier de cette contradiction, vous vous arcboutez en ne supportant aucune critique ni aucune proposition alternative.
Il ne s’agit pas d’abolir l’état de droit mais tout simplement de l’adapter à la menace pour mettre hors d’état de nuire l’ennemi avant qu’ils ne nous massacre.
C’est pourquoi, je propose, par exemple, l’arrestation systématique des Français qui reviennent de Syrie en vertu de l’article 411-4 du Code pénal qui prévoit une peine de 30 ans de détention criminelle pour les actes d’intelligence avec l’ennemi.
De même, je propose l’assignation à résidence ou le port systématique du bracelet électronique, selon le degré de dangerosité, pour les fichés « S ».
Je plaide pour la création d’un centre de rétention éloigné de nos prisons pour les plus dangereux des djihadistes. Les cellules 4 étoiles pour nos assassins, cela suffit !
Enfin, face à une justice engorgée, il y a urgence à prévoir une Cour de sûreté de l’Etat pour les affaires terroristes afin de mettre en place une justice d’exception (procédure accélérée et aucune remise de peine possible).
Monsieur le Premier ministre, il y a tout juste un siècle, dans cet hémicycle, un homme que vous admirez, Georges Clemenceau, un grand républicain, osait mettre en cause la responsabilité d’un gouvernement de guerre dont la mauvaise stratégie nous conduisait à la déroute sanglante.
Il ne faisait pas bon à l’époque rompre la fameuse unité nationale ! Mais quand cette unité n’est que le prétexte à la démission, c’est un devoir pour les représentants du peuple d’obliger un Président de la République, par la censure de son gouvernement, à changer de politique.
Quand l’ennemi vient égorger nos enfants dans nos bras, il faut prendre les armes.
Prenez garde à force de ne pas les saisir au nom de l’Etat que les Français ne les prennent eux-mêmes dans le désordre et l’improvisation.
Pour vous, Monsieur le Premier Ministre, respecter les victimes et assurer la cohésion nationale, c’est se taire et courber l’échine. Pour moi, tout au contraire, le meilleur hommage à rendre aux victimes et la meilleure politique à engager pour affermir la cohésion de la Nation, c’est de sortir de la paralysie et de l’autosatisfaction, c’est se donner enfin tous les moyens pour gagner cette guerre.