Une fois de plus, après l’Acropole, la Sorbonne et le Parlement européen le mois dernier, Emmanuel Macron a prononcé, lors de la remise du prix Charlemagne à Aix-la-Chapelle, une énième allocution fédéraliste, totalement coupée des réalités.
Il se plaint du désamour des peuples pour l’Union Européenne et promet, comme ses prédécesseurs, d’aller toujours plus loin dans l’abandon de notre souveraineté pour renforcer une structure intrinsèquement vouée à l’échec !
Emmanuel Macron plaide pour l’Europe de la défense, mais l’Allemagne a déjà acté une baisse de son budget !
Il voudrait que l’Europe s’affirme en tant que « co-dépositaire d’un multilatéralisme », mais il se soumet à la politique américaine et refuse de réaffirmer notre indépendance sur le dossier iranien.
Il souhaite que l’Europe s’affirme en tant que puissance économique. Mais l’Allemagne a déjà refusé de réformer la directive sur les travailleurs détachés ou de taxer les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) sur leur chiffre d’affaires !
Ce que Emmanuel Macron feint de ne pas comprendre, c’est qu’il s’est mis, depuis son élection, en position de faiblesse vis-à-vis de Madame Merkel, qui défend, avant tout, le peuple Allemand.
Il refuse d’admettre que la structure et le fonctionnement même de l’Union Européenne défigure l’idée d’Europe et éloigne les peuples.
Emmanuel Macron a raison, nous sommes bien à un moment historique pour l’Europe. Mais il se trompe de siècle en demandant la disparition des nations au profit d’une superstructure antidémocratique.
Ce discours anachronique, ne réduira pas la chômage et ne permettra pas d’améliorer le quotidien des peuples européens.
Seule une politique radicalement différente pourra permettre de proposer une Europe nouvelle au service des peuples et des nations millénaires qui la composent, une Europe utile aux Européens fondée sur des coopérations concrètes.
Cette grande Europe que nous devons proposer aux Français est à la hauteur de l’histoire de notre pays. Cette grande Europe nous permettra de réaliser avec nos voisins ce que nous ne pouvons pas réaliser seuls sans nous empêcher de décider de l’essentiel pour nous-mêmes et de jouer notre rôle de grande puissance s’adressant à tous les peuples du monde.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France