On connaît mieux les conditions dans lesquelles le Conseil de sécurité des Nations Unies, lors de sa réunion du 9 avril dernier, s'est fourvoyé et discrédité en intimant aux organisations représentatives des populations du nord Mali de parapher l’«accord de paix» proposé à la signature lors des négociations d’Alger. Des menaces de sanctions dirigées contre les chefs des mouvements azawadis ont été dévoilées, telles, en particulier, des interdictions de voyager…
On demeure sidéré par cette attitude, d’abord de pressions et, à présent, de menaces. On se doit de rappeler au Conseil de sécurité que, dans les règles les plus élémentaires tant de la diplomatie que du droit, aucun accord n’est juridiquement valable s’il est obtenu sous la pression, et qu’il n’est mis à la signature que si toutes les parties ont pu le négocier librement et en approuver l’esprit et la lettre. Or les discussions d’Alger se sont déroulées à l’opposé de ces principes fondamentaux, puisque la simple application des règles légales maliennes sur la décentralisation a été refusée aux populations du nord…
DLF demande, avec la plus grande détermination, à M. Fabius de cesser d’associer la France à cette impensable dérive anti démocratique, aux antipodes de la tradition diplomatique française. La situation qui en résultera sera inévitablement et directement la cause de l’aggravation de la situation politique au Mali, et de celle du sort des populations abandonnées au nord. Et donc, par delà, de toute l’Afrique de l’ouest.
Henri Temple
Délégué national à l'Indépendance de la France