« Que ton alimentation soit ta première médecine ».
Hippocrate, médecin grec de l’Antiquité (5e siècle av. J.-C.)
Les additifs, ces fameux E suivis de deux ou trois chiffres. E102, E129, E110, E119, E251 sont largement utilisés dans l’industrie agro-alimentaire… Il en existe près de 320 autorisés dans les produits que nous consommons au quotidien en France et en Europe. Si certains sont sans danger d’autres provoquent des intolérances, sont génotoxiques, cancérigènes… Ils peuvent donc être toxiques et délétères si les autorités sanitaires ne protègent pas correctement les citoyens !
Les additifs alimentaires se trouvent dans les aliments produits de façon industrielle. Nous les absorbons tous les jours, au travers des aliments transformés que nous consommons. Ils sont présents partout, dans les plats préparés, les charcuteries, les biscuits, les bonbons… Et même dans notre pain quotidien. Ainsi soit-il !
Les Françaises et les Français sont-ils pleinement informés de ces usages massifs ? Hélas non !
Les additifs sont des conservateurs, des antioxydants, des agents de texture chimiques. Leurs fonctions principales sont de donner aux aliments une texture particulière comme pour les épaississants et gélifiants, d’apporter une stabilité pour les émulsifiants, ce sont des stabilisants et anti-agglomérants, des exhausteurs de goût ou encore, ils permettent de colorer les aliments pour leur donner plus d’appétences.
Depuis les années 90, en France et en Europe, le niveau de consommation des additifs alimentaires est suivi. C’est une obligation qui incombe aux Etats membres, et pourtant on peut légitimement douter de la qualité de ce suivi pour l’intérêt général !
Un nombre conséquent d’autorisation d’additifs alimentaires devraient être sévèrement contrôlées pour savoir si oui ou non, ils doivent être proscrits.
E249 – E250 – E251 – E252 : les nitrites, des conservateurs. Présents dans la charcuterie, les viandes industrielles. Depuis 2006, l’OMS classe les nitrites comme agents probablement cancérogènes, car ils peuvent favoriser l’apparition de composés cancérogènes appelés nitrosamines. Selon le CIRC, Centre International de la Recherche Contre le Cancer, ils favorisent l’apparition du cancer colorectal, troisième cancer le plus mortel après celui des poumons et de l’estomac. Ils peuvent augmenter le risque d’apparition de maladies du sang, en particulier chez les personnes à risque.
E171 : le dioxyde de titane, un colorant blanc. Présent dans les plats cuisinées, les pâtisseries, les bonbons… Selon l’INRA, Institut National de Recherche Agronomique, il est vivement déconseillé car soupçonné d’effets cancérigènes. Il devrait être interdit en 2020 dans l’alimentation, mais restera présent dans la fabrication de nombreux médicaments que nous ingérons, (comme le Doliprane).
E104 : le jaune de quinoléine, un colorant. Présent dans les confiseries, les sodas, confitures, boissons alcoolisées. Il contient un agent mutagène, potentiellement cancérogène. En 2004, des chercheurs polonais ont montré que le jaune de quinoléine pouvait être génotoxique, (substance qui altère le génome d’êtres vivants).
E124 : le rouge Ponceau ou rouge cochenille, un colorant. Présent dans les pâtisseries fraîches ou sèches, les entremets, les fruits au sirop, les confiseries et le chorizo. Dès la dose de 10 mg par kilo, cette substance induit des dommages sur l’ADN des rats. On peut donc en conclure que la génotoxicité du E124 même à faible dose, oblige à la prudence.
E131 à E133 : des colorants, bleus. Présents dans les boissons, bonbons, confiseries, glaces. Ils sont soupçonnés de provoquer de l’hyperactivité chez les enfants, des allergies, de l’asthme, des réactions cutanées et d’être cancérigènes.
E620 à E625 : le glutamate monosodique, glutamate de sodium, un exhausteur de goût. Présent dans les chips, les plats préparés, les soupes industrielles… On le trouve partout. Considéré comme un véritable poison alimentaire. Certains scientifiques voient dans la consommation de cet additif, des risques graves, pour le développement et la bonne santé du cerveau, notamment chez les enfants où le glutamate compte parmi les médiateurs chimiques les plus importants. En concentration excessive, il serait toxique pour les neurones. Il jouerait un rôle dans les maladies neurodégénératives et serait un dé régulateur hormonal.
E950 : l’acésulfame-K, un édulcorant. Présent dans des produits allégés, des confiseries, certaines boissons. Il pourrait augmenter le risque de cancer. Il est donc conseillé dans le doute, de ne pas trop en consommer, notamment les femmes enceintes.
E951 : l’aspartame, édulcorant. Présent dans les produits allégés, boissons, biscuits, confiseries… Pour le Professeur Jean-François Narbonne, toxicologue, expert auprès de l’ANSES : « Il faut éviter l’aspartame. C’est un édulcorant suspect ». L’aspartame est soupçonné d’être cancérigène, de causer des naissances prématurées.
Alors à quand la mise en place du principe de précaution ?
À quand la mise en place d’un grand programme d’information de la population sur les dangers des additifs dans l’alimentation industrielle ?
L’Australie, les Etats-Unis, la Norvège, le Japon ont interdit le jaune de Quinoléine. Alors qu’attentent nos décideurs français pour l’interdire ?
Qu’attendent les dirigeants politiques de notre pays et de l’Europe pour interdire les nitrites, et tous les additifs nocifs ?
Une réglementation Française et Européenne réellement engagée pour la santé de la population s’impose.
Hélas, une fois encore, on constate que l’Union Européenne et son fonctionnement technocratique, favorisent la plus grande concentration de lobbyistes au monde. L’Union Européenne est un frein pour la France qui ne peut pas protéger comme elle le souhaiterait ses ressortissants.
Valérie Caudron
Déléguée nationale à la qualité alimentaire