Mali : Nord et Sud 12/03/15
Par Henri Temple, Délégué national à l'Indépendance de la France
DLF a mis en garde, en plusieurs occasions, le gouvernement français sur sa politique inconséquente au MALI.
En effet, alors que l’armée française a suscité l’admiration du monde entier par l’intelligence, l’humanité, et l’énergie de son action sur le terrain, le gouvernement actuel de la France est incapable de conduire une action de paix entre le gouvernement et les peuples du nord (Maures, Peuls, Songhaïs, Touaregs).
DLF avait écrit et dit à M. Fabius pour lui rappeler que, en Afrique, une telle situation devait se résoudre en passant nécessairement par une conférence de réconciliation nationale (et donc le retour chez eux des dizaines de milliers de réfugiés), une constituante, un referendum ; puis, ensuite seulement, une élection présidentielle. Le gouvernement français a choisi de passer outre et de faire élire un nouveau président, alors que le corps électoral du nord était encore dispersé, et sur la base d’un constitution ayant échoué en exacerbant les ressentiments.
Y a-t-il des juristes et des sociologues au MAE ? Ou à l’Elysée ?
Or voici que l’Algérie s’est autoproclamée médiatrice entre le nord et le sud du Mali. Les pourparlers ont été menés en dépit du bon sens, du droit, et même du simple respect humain. Le texte rédigé par Alger est, en fait, un décor sans contenu profond, qui, de surcroît, s’avère avoir été conçu comme un piège en sept temps :
- refuser de citer les grands textes internationaux sur les droits de l’homme et les droits des peuples,
- refuser de nommer les organisations qui sont fédérées dans la coordination du nord Mali
- refuser toutes modifications du texte demandées par les mouvements représentatifs,
- refuser de nommer, les régions qui composent l’Azawad, et a fortiori de les regrouper, alors même que la loi malienne le permet expressément
- refuser toute modifications postérieures, à la signature
- renvoyer la mise en oeuvre effective à des commissions fantômes et sans fixer de terme précis,
- faire de l’Algérie le médiateur absolu et sans recours…
Le plus désolant est que ce document a été signé prématurément par certaines des parties ou autorités internationales, alors que la négociation n’avait pas vraiment commencé (quelques jours de réunion sur 8 mois) et que, à présent les coordinations des organisations les plus représentatives du nord sont rendues responsables de l’échec annoncé de cette triste comédie sahélienne. Voire de la guerre, ou du terrorisme.
Plus désolant encore, face à la réticence compréhensible d’une des parties essentielles pour un tel accord, l’ambassadeur de France à Alger a reçu la consigne de signer ce document.