En octobre 2023, la Cour des comptes a rendu un rapport public thématique sur la surpopulation carcérale persistante et la politique d’exécution des peines.
« A fin 2022, le taux d’occupation des maisons d’arrêt était de près de 143 %.
Cette suroccupation constitue une contrainte majeure pour la politique d’exécution des peines d’incarcération dont le coût global, mal cerné, a été évalué par la Cour des comptes à environ 4 Md€. »
Fin 2022, c’est le début du second quinquennat d’Emmanuel Macron élu en mai 2017 et réélu en mai 2022.
Avec le drame le 14 mai 2024 de l’attaque du fourgon pénitentiaire à l’arme de guerre ayant causé la morts de deux agents pénitentiaires et trois blessés graves, à nous à présent d’ériger un constat sans appel : nous subissons sept années d’échec de la politique pénale – pour ne pas dire politique tout court – de Macron.
Et que dire de ses ministres prétendument régaliens, de la justice et de l’intérieur ?
Les lois du 23 mars 2019 de programmation pour la justice et du 22 décembre 2021 de « confiance dans l’institution judiciaire », n’ont été qu’un écran de fumée supplémentaire, dont l’absence d’échanges entre les greffes judiciaires et les greffes pénitentiaires est une piteuse manifestation.
Mais en réalité, c’est toute la chaîne décisionnelle qui a été déconstruite et qui impose de véritables décideurs.
En effet, est inadmissible la posture du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti, qui venait de déclarer le 02 mai dernier proposer aux trafiquants de drogue un statut de repentis avec des peines réduites et un changement d’identité, pour soudainement oser communiquer à propos de la tragédie du 14 mai, que « ce drame absolu nous oblige ».
Et que penser de la Procureur de Paris, Laure Beccuau, sur le détenu évadé Mohamed Amra de l’attaque du fourgon pénitentiaire, qu’il ne serait pas « un gros poisson », plutôt un acteur de « milieu de tableau de la voyoucratie, multicarte et opportuniste » ?
Si un simple voyou, opportuniste, arrive à mobiliser des armes lourdes tuant et blessant nos fonctionnaires de sécurité, qu’attendre alors de gros poisson pour reprendre l’expression totalement inappropriée de la magistrate ?
Côté intérieur et police, la loi « sécurité globale » de mai 2021, réveille à présent un profond sentiment de colère, dont l’expression ne sera calmée ni par des incantations, ni par de redondantes promesses.
La rétrospection nécessaire en pareille circonstances que nous impose ce déferlement de violences, d’incompétences, d’irresponsabilités et d’arrogance assumée de nos dirigeants depuis sept années, nous renvoi à une véritable imposture dont il s’agirait de mettre un terme.
Tel est le vœu de Nicolas Dupont-Aignan, qui, témoin de la tension croissante du système judiciaire en général et carcéral en particulier, propose une véritable politique pénale pour une régulation aboutie de l’ensemble de l’institution, avec un important renforcement des moyens qu’aucune considération budgétaire ne saurait écarter.