Ce week-end se sont ouverts les Jeux Olympiques d’hiver de PyeongChang en Corée du Sud. Ces JO sont déjà devenus historiques grâce à la poignée entre le président sud-Coréen Moon Jae-In et Kim Yo Jong, la sœur du dictateur nord-coréen. Cette poignée de main renoue avec l’esprit la trêve olympique respectée par les cités grecques lors des jeux antiques. Espérons que cette promesse se traduise en actes et que les deux Corées n’en fassent plus qu’une dans les années à venir.
Mais les JO se sont aussi du sport de très haut niveau avec la possibilité pour certains athlètes méconnus d’obtenir enfin la reconnaissance du grand public qu’ils méritent -et un peu de financement pour ceux qui cumulent un travail et une carrière sportive. Certains sports gagnent aux olympiades la lumière médiatique qui leur ait refusée tout au long de l’année. Les retombés de JO réussies dans une discipline sont énormes et feront éclore les futurs champions.
Ce manque de visibilité de nos athlètes de haut niveau en dehors des JO interroge la mission de service public de France Télévision. Nous ne devrions pas être obligés d’attendre les JO d’hiver pour découvrir des athlètes qui excellent dans leur disciple, rapportent des médailles et pratiquent des sports exigeants. Pourquoi ne pas imposer que les grands championnats organisés en France soient couverts, quel que soit la discipline, et que nos champions médaillés disposent d’une vraie place à la télévision publique…
Mais comme à chaque fois que les JO commencent, cela nous force aussi à nous intéresser à notre rapport au sport et à la politique sportive française. Il y a bien entendu la pratique du haut niveau où pour obtenir des médailles aux JO, il faut avant tout investir et investir longtemps pour former des générations d’athlètes capables de gagner. Prenons l’exemple de la China qui a mis un place un programme de 10 ans pour préparer les JO de Pekin, de la Grande-Bretagne qui a fait de même sur 8 ans, avec des moissons de médailles à la clef.
Car c’est très bien d’obtenir les JO de Paris pour 2024 et nous avions défendu ce projet pendant la présidentielle 2017 mais c’est encore mieux de bien y figurer. Et sur ce point, sous sommes déjà en retard pour les JO de Paris, en particulier dans les « petits » sports, peu médiatisés, mais qui apportent de très nombreuses médailles. Les coups de pouce dont ont besoin les fédérations et les athlètes ne sont rien comparés à l’argent brassé par les sports médiatisés ou les transferts de certains joueurs dans certaines disciplines…
Enfin, ce moment est l’occasion de faire le point sur la place que nous donnons au sport dans la société. Face au vieillissement de la population, à l’augmentation de l’obésité, de la surcharge pondérale provoquant différentes maladies et plus généralement, à la baisse de conditions physiques des Français, le sport ne doit pas seulement être un spectacle pour consommateur. Le sport doit aussi devenir une pratique au minimum hebdomadaire pour tous les français avec un vrai projet s’adressant à tous les français :
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En remettant les associations sportives au cœur du projet sportif, seules structures à offrir un cadre à beaucoup de jeunes en dehors de l’école, plutôt que de construire des équipements qui restent très largement sous-utilisés dans notre pays.
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En renforçant le sport à l’Ecole et à l’Université avec au moins 6 heures de sport hebdomadaire
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En développant la pratique sportive dans les entreprises et les administrations, en particulier sur la pause-déjeuner
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En proposant des activités sportives pour les tout-petits et les seniors dans chaque association sportive
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En intégrant l’accessibilité aux handicapés des installations et en développant les pratiques adaptées
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En valorisant beaucoup mieux le statut de bénévole dans les associations sportives grâce des déductions fiscales et des trimestres de retraite validés.
En attendant un grand plan pour le sport français, vive les Jeux Olympes d’hiver et allez les Bleus !
Nicolas Cabrix