Ce jeudi 13 septembre, Emmanuel Macron a présenté son « Plan pauvreté ». En France, la pauvreté gangrène notre société en affectant près de 9 millions de Français, notamment les plus jeunes puisqu’elle touche 20% des moins de 18 ans. Je déplore que les mesures annoncées par le Président de la République ne constituent qu’une rustine pour redorer son image sociale.
En effet, ne tombons pas dans le piège de sa communication, qui maquille l’absence de solutions à la hauteur de l’enjeu. Si certaines mesures annoncées par Emmanuel Macron vont dans le bon sens comme la multiplication des places de crèche et l’intention de repenser le fonctionnement du RSA, la plupart se résument à de belles déclarations d’intention, à des réaffectations de dépenses existantes ou encore à des rappels d’investissements déjà engagés à l’instar de la formation (Grand plan d’investissement). Peu de politiques nouvelles seront donc mises en place.
Par ailleurs, l’ensemble des mesures annoncées ne compenseront pas la casse sociale entamée par Emmanuel Macron depuis le début du quinquennat. Comment prétendre lutter contre la pauvreté quand les classes moyennes et populaires s’enfoncent dans le chômage de masse et voient leur argent de plus en plus ponctionné (+ 8 milliards € en 2018), leurs prestations sociales de plus en plus rabotées (désindexation de l’inflation), leurs emplois d’insertion supprimés (150.000 emplois aidés), leurs pensions de retraite amputées (-300€/an en moyenne), leurs soins de plus en plus déremboursés, leur carburant de plus en plus en plus taxé (prix +10%), leurs services publics de plus en plus bradés, etc. Comment prétendre lutter contre la pauvreté quand la politique économique du Gouvernement revient à précariser le marché du travail et à freiner l’activité plutôt que de l’oxygéner pour créer de l’emploi.
En réalité, cette injustice permanente, le nouveau monde de Macron en a fait sa doctrine : fort avec les faibles, faible avec les puissants. Le Gouvernement ne comprend pas que l’ambition d’éradiquer la pauvreté dans notre pays doit avant tout reposer sur la complémentarité de la valeur travail avec notre exigence républicaine de solidarité. C’est pourquoi je propose la mise en place d’un véritable « plan pauvreté » visant à protéger les plus défavorisés tout en garantissant le retour à l’activité : en donnant sa chance à chacun, en relançant la création d’emplois en France et en mettant fin au matraquage fiscal.
Nicolas Dupont-Aignan
Président de Debout La France
Député de l’Essonne
Découvrez les propositions majeures de Debout La France pour lutter efficacement contre la pauvreté en France :
1/ Protéger les familles et l’enfance
- Augmenter de 20% le nombre de places en crèche (250 000 places) pour mieux concilier la vie professionnelle et familiale (2,4 millions d’enfants entre 0 et 3 ans pour 1,3 million de places de crèches actuellement)
- Revenir sur le décalage de la prime de naissance du septième mois de grossesse au deuxième mois après la naissance.
- Rétablir la réduction du prix de la cantine pour les familles de 3 enfants et plus.
- Permettre aux mères et aux pères de plus de 3 enfants ayant élevé leurs enfants jusqu’à leur majorité de partir à la retraite de manière anticipée selon un système à la carte.
- Réduire les inégalités d’accès à la pratique sportive dans les territoires, en renforçant les moyens dans les territoires victimes des inégalités
2/ Donner sa chance à chaque jeune
- Offrir un passage du permis de conduire dans le cadre d’un service national
- Exonérer de cotisations les emplois étudiants
- Plafonner les frais de scolarité et multiplier les logements étudiants
- Améliorer l’orientation des élèves en présentant les métiers deux heures par mois à partir de la quatrième
- Doper l’apprentissage qui offre aux jeunes une formation duale, pratique en entreprise et théorique en école et viser 1 million d’apprentis à la fin du quinquennat.
- Mettre fin à la dérive de l’augmentation des frais de scolarité annexes et réaffirmer le principe d’un accès gratuit à l’enseignement supérieur ainsi que la gratuité des concours.
- Multiplier les bourses sur concours pour les jeunes de milieu modeste en les substituant aux bourses sur simples critères sociaux
3/ Protéger les Français
- Mettre fin aux numéros surtaxés pour les services publics
- Réduire les frais bancaires, notamment les frais cachés. Lancer une grande enquête de concurrence pour déterminer s’il y a entente entre les banques pour imposer des frais démesurément élevés par rapport à leurs coûts réels
4/ Préserver le pouvoir d’achat des retraités
- Indexer les retraites à minima sur l’inflation pour augmenter les retraites chaque année de manière juste : les retraités ne doivent plus perdre de pouvoir d’achat
- Réaffecter 8 milliards de contribution nette au budget de l’Union Européenne au financement des petites retraites soit une augmentation de 100 € par mois pour 6 millions de retraité
- Rétablir complètement la 1/2 part fiscale pour les veuves et s’opposer à toutes réformes allant dans le sens d’une diminution des pensions de réversion
- Permettre une validation plus souple des trimestres de cotisation vieillesse pour les femmes d’agriculteurs qui ont œuvré à l’activité de leur conjoint et permettre le choix des 25 meilleures années pour le calcul de la retraite des exploitants
5/ Améliorer l’égalité des français devant la santé
- Améliorer le remboursement des soins dentaires de base et assurer un taux de prise en charge de la sécurité sociale de 100% pour les prothèses dentaires (et non de 70%) couplé à une augmentation de la base de remboursement des couronnes dentaires de 107,5 € à 160 €.
- Rembourser à 100% d’une paire de lunettes tous les 4 ans sur un panel des montures et de verres négociés avec les professionnels de santé et les industriels. Si le patient souhaite renouveler plus vite ses montures, le montant remboursé sera dégressif. Les dispositions permettant le remboursement à 100 % d’une paire tous les ans seront ajustés à ce nouveau dispositif.
- Rembourser le montant d’une prothèse auditive tous les 5 ans (sauf diminution importante de l’ouïe) en définissant des prestations standard à coût fixe, négociés avec les professionnels de santé et les industriels.
6/ Allouer de nouvelles ressources pour les personnes en situation de handicap
- Accorder une part fiscale complète aux familles ayant un enfant handicapé.
· Revaloriser l’AAH pour atteindre 1 008,46 € afin que plus aucune personne en situation de handicap ne vive sous le seuil de pauvreté, et indexer à l’inflation cette allocation