Il y a quelques jours, Didier Guillaume a présenté son plan pour l’amélioration du bien-être animal. Ces mesures étaient très attendues par les associations et les Français sensibles à la cause animale. Il faut dire que ces annonces, prévues pour octobre, étaient sans cesse repoussées, laissant craindre une énième opération de communication de la part du gouvernement.
Didier Guillaume a donc annoncé la fin du broyage des poussins et de la castration à vif des porcelets pour fin 2021 sans donner de garanties sur l’application concrète de ces mesures, ainsi que la mise en place d’un étiquetage sur le bien-être animal sans préciser quels seront les critères retenus pour l’évaluation des produits.
Tous nos concitoyens remarqueront que ces annonces sont liées au calendrier électoral afin de favoriser par une énième combine la tentative de réélection d’Emmanuel Macron. En effet, ce dernier pourra prétendre avoir pris des mesures sans que les délais suffisants aient pu permettre de constater leur efficacité !
Aucune annonce n’a été faite concernant l’égorgement sans étourdissement alors que des millions d’animaux meurent dans d’atroces souffrances, cette pratique étant autorisée dans le cadre de l’abattage rituel. Rien non plus concernant l’interdiction de vente des œufs de poules élevées en cage alors qu’il s’agissait de l’une des rares promesses d’Emmanuel Macron en matière de bien-être animal Lorsqu’il était candidat à l’élection présidentielle. La montagne accouche donc d’une souris. Les réactions des associations ne se sont pas fait attendre. Elles regrettent le manque d’ambition du gouvernement, qui annonce des mesurettes pour plaire à son électorat à deux mois des élections municipales.
Au final, le bilan d’Emmanuel Macron pour la défense de la dignité animale sera bien éloigné des nouvelles exigences de la société française et de nos valeurs humanistes.
Debout La France alerte depuis toujours sur les souffrances animales que nous pourrions arrêter tout en défendant des élevages de qualité. Les éleveurs sont d’ailleurs les premières victime d’un système qui cherche le profit avant le bien-être et la dignité.
Nous aurions donc pu saluer les décisions prises par Didier Guillaume, si seulement il n’y avait pas eu un flou autour de leur réelle application. Comme pour tant d’autres sujets, la méfiance est de mise avec ce gouvernement qui a déjà montré par le passé qu’il se moquait bien de la dignité animale.
Concernant l’égorgement sans étourdissement, Nicolas Dupont-Aignan a demandé dans le cadre d’une proposition de loi l’étiquetage des conditions d’abattage des produits, au nom du droit du consommateur d’être informé (et donc de cautionner ou non cette pratique) et pour susciter une prise de conscience sur la réalité du marché halal en France, où la production est bien supérieure à la demande. Cette mesure de bon sens sur la traçabilité de la viande a pourtant peu de chance d’être votée par la majorité LREM, qui a visiblement fait un choix entre l’amélioration du sort des animaux et la tumultueuse mais nécessaire négociation avec les cultes d’une solution pour respecter les croyances de chacun tout en mettant fin à l’égorgement sans étourdissement.
Anne-Sophie Frigout
Vice-présidente
Déléguée nationale à la dignité animale