Hier, je rendais hommage, avec plus de 200 amies et compagnons de Debout la République, au Général de Gaulle, à Colombey-les-Deux-Eglises.
A cette occasion, je n’avais pas condamné la démarche de Florian Philippot, vice-président du Front National, venu lui aussi déposer une gerbe sur la tombe du dirigeant de la France Libre. Le Général de Gaulle appartient à l’histoire de France, à tous les Français. Ce n’est pas à moi de décerner des brevets de Gaullisme. Seuls nos compatriotes ont à juger de la légitimité de chacun à se revendiquer d’un héritage dont ils sont si fiers ; même si, je le crois, Debout La République défend farouchement ses combats et ses valeurs.
Cependant aujourd’hui, le masque est tombé et le Front National est à nouveau rattrapé par sa propre histoire. A Nice, Jean-Marie Le Pen, fondateur et président d’honneur du parti, a déclaré qu’il ne serait « pas plus choqué par le fait qu'on aille déposer une gerbe sur la tombe du général de Gaulle qu’[il] ne serait choqué si quelqu'un du Front national déposait des fleurs sur la tombe du maréchal Pétain".
Cette comparaison n’est pas un énième dérapage. Cette comparaison n’est pas une simple provocation. Cette comparaison est une véritable insulte à l’histoire de France, à ces héros de la France Libre, à ces résistants qui ont sauvé et le destin et l’honneur de notre Nation.
Non, Monsieur Le Pen, on ne peut rendre le même hommage aux libérateurs de la France et à ses oppresseurs ! Non, Monsieur Le Pen, on ne peut honorer pareillement les résistants et ceux qui les traquaient, les torturaient, les fusillaient. Non, monsieur Le Pen, les paroles scélérates de « Maréchal nous voilà » ne couvriront jamais l’hymne à la liberté du « Chant des Partisans ».
M. Philippot, vous qui hier, méditiez sur le souvenir du Général de Gaulle, pensez-vous pouvoir rendre le même hommage au Maréchal Pétain ? Comment se rendre sur la tombe du fondateur de la Vème République et acceptez que votre parti rende, ici et là, hommage à Jean Bastien Thiry, celui qui avait voulu attenter à sa vie au Petit Clamart en 1962 ?
Entre les valeurs de la France Libre et celle de la Collaboration, votre grand écart devient insupportable. M. Philippot, entre Pétain et de Gaulle il faut choisir !
Député de l'Essonne
Président de Debout la République