Entre les derniers préparatifs de Noël et les gilets jaunes, cette information est passée inaperçue alors qu’elle constitue le premier acte vers la commercialisation du corps humain en France.
En effet, nous avons appris il y a quelques jours que l’Etat allait céder des parts du laboratoire LFB à des acteurs privés.
Le LFB est le Laboratoire français du Fractionnement et des Biotechnologies. Pour être simple, ce laboratoire est chargé de créer des médicaments à partir du plasma sanguin obtenu, bénévolement et gratuitement, grâce aux donneurs de sang de l’Établissement Français du Sang (EFS).
Le LFB connait des difficultés particulièrement importantes depuis quelques temps, en raison d’un manque (volontaire ?) de moyens considérable et face à une concurrence déloyale inhumaine. Pour preuve, une panne d’électricité générale en Octobre a causé la perte d’une dizaine de lots, car le générateur de secours ne s’est pas mis en marche.
Un nouveau site à Arras (dont le coût de construction a été mal apprécié par les gestionnaires) a été lancée en 2016, et 500 millions d’euros sont nécessaires pour que le laboratoire français puisse fonctionner correctement, transformer plus de 3 millions de litres de plasma.
Comme à son habitude, le Gouvernement répond qu’il n’y a pas d’argent. Il vient donc de mandater la banque Rothschild (tiens encore…) de trouver de nouveaux actionnaires privés.
Par ce début de privatisation, le Gouvernement affiche clairement sa volonté de mettre en place le démantèlement de ce service public de la santé, en bradant les unes après les pépites de technologies dans le domaine. Il a d’ailleurs déjà commencé par la vente au géant pharmaceutique Suisse, Novartis, d’une filiale du LFB (Cell4Cure) spécialisée dans les thérapies cellulaires et qui représente aujourd’hui la première capacité industrielle d’Europe pour la thérapie cellulaire et génique.
Par ailleurs, quatre piliers forts définissent l’éthique du don de sang en France : l’anonymat, le volontariat, le non-profit et le bénévolat.
Cette ouverture du capital à des entreprises privées remet en question ces fondamentaux et va permettre à des multinationales de faire du profit sur la solidarité des français.
C’est le premier pas vers la commercialisation de l’être humain !
Avec Nicolas Dupont-Aignan, nous dénonçons cette nouvelle dérive vers une société où l’humain n’est qu’un objet comme un autre, où les donneurs de sang alimentent en dividendes les actionnaires amis de M. Macron.
L’Etat doit permettre le financement du LFB par la Banque Publique d’Investissement ou par une participation directe, ce service public est essentiel !
Défendons la sécurité, l’éthique et la morale du système transfusionnel et de traitement sanguin, dont la qualité et la sûreté sont reconnues internationalement.
Damien Toumi
Président d’une Amicale de donneurs de sang,
Conseiller Municipal de Bourg-Lès-Valence,
Secrétaire Départemental de la Drôme