Le 4 janvier dernier, le Conseil des ministres a donné en toute discrétion son accord sur un projet de loi “autorisant l’accession de la France au protocole sur le statut des quartiers généraux militaires internationaux créés en vertu du Traité de l’Atlantique Nord“.
Opposé au retour de la France dans le commandement intégré de l’Otan, Français Hollande en 2008, alors Premier Secrétaire du Parti Socialiste, avait brocardé le gouvernement de François Fillon en affirmant que “dans toute démocratie digne de ce nom, de tels arbitrages auraient été rendus après un vaste débat dans le pays”.
Huit ans près, ce même François Hollande approuve un projet de loi qui prévoit la réintégration totale de la France dans l’OTAN, sans aucune consultation du peuple français.
Le Président de la République rompt ainsi avec cinquante années de tradition d’indépendance de la France en matière de politique étrangère, depuis que le Général de Gaulle annonçait au Président des Etats-Unis Lyndon Baines Johnson le retrait de notre pays de l’OTAN.
François Hollande brade ainsi l’indépendance, la crédibilité, l’honneur de la France pour quelques postes, alors que le commandement suprême est et restera toujours américain, sans anticiper que nous en perdrons beaucoup plus et que nous troquerons une influence planétaire pour une influence factice.
Il est complètement contre-productif pour la France de se renier, notamment face aux pays émergents trop souvent qualifiés d’adversaires par la doctrine américaine du “choc des civilisations”.
Notre pays va voir sa position internationale diminuée, il se privera d’une carte maîtresse vis-à-vis du monde comme de ses partenaires européens.
Rétablir l’influence d’une France forte, indépendante et généreuse, passe avant tout par la réaffirmation de notre politique étrangère, dans la fidélité à ses meilleures traditions d’universalisme, de paix et de dialogue avec tous.
Tout cela en dehors de l’OTAN.
Nicolas Dupont-Aignan
Député de l’Essonne
Président de Debout la France